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Tchad : sorcellerie ou paludisme, un père injustement accusé au Logone Occidental


Alwihda Info | Par G.A. - 18 Juillet 2024


Mbaïlao, cultivateur de son état, habite un village dans le Logone Occidental, avec sa femme et ses trois enfants. Sa fille aînée, souffrant depuis quelques jours, recevait des comprimés achetés chez le boutiquier du village, que les habitants appellent affectueusement "docteur".


Un soir, en rentrant des champs, Mbaïlao trouve sa fille en train de gémir et de convulser. Les gémissements attirent l'attention des voisins, qui viennent voir l'état de la jeune fille.

Voyant qu'elle convulsait, ils concluent qu'elle était victime de sorcellerie et conseillent à ses parents de la conduire chez le guérisseur du village. Le père hésite, voulant conduire sa fille à l’hôpital, mais sa femme et les voisins insistent et il accepte d’amener la malade chez le guérisseur.

Celui-ci fait boire à la fille une décoction et lui fait inhaler une poudre, tandis que son père la tient fermement pour contrôler ses convulsions. Après quelques incantations, le guérisseur demande à la jeune fille de révéler le nom de la personne qui retenait son âme. Après avoir longtemps insisté, la malade répond que c’est son papa qui aurait attrapé son âme, causant la stupéfaction des personnes présentes.

La maman de la jeune fille éclate en sanglots, traitant son époux de tous les noms, malgré ses dénégations. Le guérisseur donne quelques décoctions à la maman, et lui demande de ramener l'enfant à la maison, affirmant qu'elle guérirait aussitôt. Mbaïlao, désormais mal vu par les villageois et même par sa propre femme, se voit interdit de veiller sur sa fille.

Malgré les produits du guérisseur, l'état de la malade s'aggrave. Un jeune du village, étudiant en deuxième année dans une école de médecine, examine la fille et conclut qu'elle souffre du paludisme. Il conseille à sa mère de la conduire immédiatement au centre de santé du village, ce qu'elle accepte.

L’infirmier, après consultation et quelques examens, confirme que l’enfant souffre du paludisme et non de sorcellerie. Elle est prise en charge et se rétablit peu à peu. Malgré cette conclusion, la femme de Mbaïlao et les villageois continuent de le traiter de sorcier. Il décide de se plaindre auprès du chef du village, qui lui propose de jurer en public au nom des ancêtres après avoir bu "l'eau de vérité", ce que Mbaïlao accepte.

Affaire à suivre.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)