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TCHAD

Tchad : un système éducatif fragmenté et ses défis


Alwihda Info | Par Ahmad Youssouf Ali - 16 Août 2023



« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde », disait Nelson Mandela.

Cette célèbre citation revêt une signification multidimensionnelle, s'appliquant non seulement à l'école, mais aussi aux comportements, attitudes, etc. En effet, l'éducation constitue la fondation essentielle de l'existence humaine à tous égards.

Elle est même la source de l'existence de l'être humain, nous distinguant des autres créatures non humaines. Toutes ces caractéristiques sont loin d'être reflétées par la Loi n°16 qui guide le système éducatif tchadien depuis le 13 mars 2010.

Cette loi vise à transmettre aux citoyens, les valeurs spirituelles, civiques, morales, culturelles et intellectuelles, tout en développant des principes de démocratie et d'unité nationale.

Lors d'une conférence de presse organisée le 9 août 2023 à N'Djamena, le ministre de l'Éducation nationale et de la Promotion civique, Moussa Kadam, a évoqué le déroulement de l'année scolaire 2022-2023, et abordé les enjeux liés à la refondation du système éducatif. Celui-ci est confronté aux défis de l'accès, de l'équité, de la qualité, de l'efficacité et de la gouvernance.

Le ministre a par ailleurs souligné que l'école tchadienne fait face à des défis majeurs, dont l'un des plus importants est celui des infrastructures d'accueil. Avec trois millions d'élèves dans les écoles primaires, au moins 1,5 million d'enfants attendent en raison du manque de structures et d'enseignants. Cependant, le nouveau système de bancarisation complique encore plus la situation.

Sur les 33 000 enseignants du ministère de l'Éducation nationale, seuls 28 000 exercent effectivement leur profession. Les 5 000 autres enseignants se trouvent à N'Djamena, certains étudient à l'étranger, transformant leur salaire en bourses d'études, en complicité avec les services centraux du ministère.

Parmi ces enseignants, beaucoup utilisent des substituts et travaillent dans des écoles privées, tout en s'engageant dans le secteur public, en recrutant un parent ou un ami moyennant 25 000 FCFA.

Le système de paiement au forfait précédent ne permettait pas au ministère de l'Éducation nationale de contrôler les enseignants malveillants, qui ont maintenant recours au nouveau système de bancarisation, pour percevoir leur salaire via leur téléphone, échappant ainsi à tout contrôle.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)