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"Un cauchemar vécu par les civils" : qu'est-il reproché aux Maires de N'Djamena ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 25 Juillet 2018



"Un cauchemar vécu par les civils" : qu'est-il reproché aux Maires de N'Djamena ?
"Chaque période d’hivernage est vécue comme un cauchemar par beaucoup de tchadiens dans certains quartiers notamment les quartiers périphériques de N’Djamena où le désarroi est à son comble. La situation que vit actuellement la Mairie de N’Djamena est grave. La municipalité de N’Djamena a trop de problèmes qui n’honorent pas les responsables des communes. Ce constat déplorable enregistré même par (les) administrés n’est aujourd’hui, un secret pour personne", a déclaré ce lundi 23 juillet le chef de l'État devant le Délégué général du Gouvernement près de la Commune de N’Djaména, le Maire de la Ville de N’Djamena et les Maires des Arrondissements réunis à la Présidence.

A 24 heures de l’expiration du délai donné aux Maires de la Commune et d’arrondissements pour remédier aux défaillances constatées dans la gestion de N’Djamena, Alwihda Info revient sur la longue liste des reproches adressées à l'ensemble des Maires. Il s'agit essentiellement :

- des mésententes, soit entre Mme le Maire et son 1er Adjoint, soit avec le Maire 2ème Adjoint ou soit entre le Maire et les différents conseillers municipaux ;
- des maires des communes qui communiquent rarement, et ne rendent pas compte régulièrement et quotidiennement à la hiérarchie ainsi qu’à leurs administrés ;
- des ressources financières et autres biens de la municipalité mal gérées ;
- un parc automobile et des matériels de la voirie municipale quasiment-inexistants. Les tractopelles, caterpillards, corbillards, bennes de ramassage de sable, camions poubelles de « N’Djamena Nadif » bacs à ordures etc.…ont pratiquement disparu ;
- des caniveaux et la plupart des canaux de drainage des eaux pluviales, les bassins de rétention d’eau, stations de pompage d’eau qui sont tous bouchés exposant ainsi, la population à toutes sortes de maladies dont notamment le paludisme et le choléra ;
- des lampadaires qui ne sont pas du tout éclairés la nuit, plongeant N’Djamena dans une obscurité totale ;
- l'absence de réalisations ou d’entretien des infrastructures de voirie urbaine et d’assainissement dont la gestion relève soit de la compétence de la commune de la ville de N’Djamena soit de celles des arrondissements ;
- des avenues avec des nids de poule qui sont balayées hâtivement ou pas du tout nettoyées (par exemple, l’avenue reliant le pont à double voie aux Rond-point Hamama et Gazelle dans le 7ème arrondissement) ;
- un empiètement de la mairie sur les prérogatives du Ministère de l’Aménagement de l’Urbanisme et de l’Habitat et de celui des infrastructures, en violation de la loi N° 009/PR/2005 portant statut particulier de la ville de N’Djamena. Cette loi porte répartition des compétences entre la mairie centrale et les communes d’arrondissement ;
- l’affairisme, la corruption, le laisser-aller, l’arnaque ;
- une police municipale qui baisse la garde dans les marchés alors que la menace de Boko-Haram est toujours présente ;
- des recettes de la mairie qui vont à 90% dans les poches des individus véreux bien identifiés dont le souci principal est de vider systématiquement, les caisses de la mairie ;
- des relations souvent conflictuelles entre les maires et conseillers municipaux.

Quelles sont les causes du "désordre", selon la Présidence ?

- le recrutement anarchique et abusif du personnel non qualifié dont la plupart est constitué, des parents et amis, rendant pléthorique l’effectif de l’institution ;
- les émissions de fausses factures, faux documents de valeurs confiés le plus souvent à des parents et bien d’autres connaissances, pour garnir leurs propres comptes ;
- les indemnités non justifiées accordées sans respect des textes.

La Présidence propose de prendre des mesures urgentes pour mettre fin "à ce chaos généralisé". Il s'agit notamment de :
-diminuer de manière drastique les effectifs ;
-revoir en baisse les indemnités et salaires ;
-cesser avec les missions improductives à l’extérieur du pays, des responsables de la Mairie centrale ;
- revoir toutes les niches de recettes de la Mairie.

Des enquêtes de missions sont en cours dans les mairies des provinces pour évaluer si les dysfonctionnements sont similaires. "Nous seront certainement édifiés", a déclaré Idriss Déby.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)