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EDITORIAL

Centrafrique : la rencontre des donateurs du 3 Mai à Brazzaville s’est elle transformé en eau de boudin ?


Alwihda Info | Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE - 6 Mai 2013



Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
                              Initialement prévue pour la collecte des fonds, la rencontre des donateurs du 3 Mai 2013 à Brazzaville s’est attitrée le privilège de la validation de la feuille de route de la transition en Centrafrique. Faille t’il claironner que la rencontre a été un succès pour la simple raison que le pays qui a abrité la plate-forme  à donner sa part de contribution à hauteur de cinq milliards (5 000 000 000)de Francs CFA ?Comment comprendre qu’à l’issue d’un appel à contribution lancé par le président Deby envers la Centrafrique, les institutions financières internationales, les organismes internationaux, l’Union Européenne, l’Union Africaine  ne réagissent pas positivement ? En se référant à la configuration de la récente plate-forme des donateurs de Brazzaville, on se rend compte  du malaise sous-jacent que cachent les autorités de la sous région.
 
                                Bien évidemment, tous les Chefs d’états de la sous région n’arrivent pas à s’accorder sur le dossier centrafricain. Certains Chefs d’états donnent l’impression que le dossier centrafricain est purement l’apanage de leurs homologues congolais et tchadiens. D’autres font carrément la sourde oreille lorsque la Centrafrique fait généralement l’objet du sujet inscrit à l’ordre du jour d’une réunion quelconque. Cette désaffection sous régionale gagne peu à peu les instances internationales et grippe davantage l’image du pays auprès des grands décideurs. En terme clair, la Centrafrique a une mauvaise presse auprès des sommités dirigeantes internationales. L’analyse synoptique de la rencontre du 3 Mai 2013 à Brazzaville laisse présager que la mobilisation financière envers la Centrafrique ne proviendra certainement que du Congo et du Tchad.
 
                                Une donation qui s’apparente à une obligation car elle trouve sa justification dans  le fait que tous les Chefs d'états en général et ceux de la sous région en particulier bottent régulièrement en touche la situation contemporaine de la Centrafrique. En dépit  de la présence officielle du président Sud africain à Brazzaville, il n’a octroyé aucun don envers la Centrafrique bien que son pays soit le poumon économique de l’Afrique. L’éclairage sur la rencontre permet d’admettre que les Chefs d’états de la sous région ont plutôt validé la feuille de route de la transition qui relève en principe d’une responsabilité supra nationale. En outre, ils ont préféré renvoyer aux calendes grecques l’envoi des troupes supplémentaires alors que le besoin de la sécurisation du pays se fait réellement sentir.
 
                              La question qui revient immédiatement à l’esprit est  celle-ci : à quoi sert cette rencontre ? La rencontre ne s’est’ elle  pas transformée en eau de boudin ? A priori, les choses s’annoncent trop difficile pour la Centrafrique car les défis qui s’imposent au pays demeurent intacts. Il est sûr et certain que le chômage galopant des jeunes, le risque d’une année blanche, la sécurisation du pays et le cantonnement des rebelles constitueront un volcan sur lequel  les enturbannés seraient assis dessus. Une chose est sûre, la lave de ce volcan risque de commettre un dégât incommensurable si jamais la junte au pouvoir ne trouve guère un palliatif à ces défis. Encore une fois de plus, l’équation s’annonce compliquer pour le Chef de la junte au pouvoir et son premier ministre qui doivent nécessairement ratisser large et jouer la vraie carte de l’union nationale voire celle de la réconciliation.
 
                             Au demeurant, l’amateurisme n’a plus droit de cité dans ce cas de figure car l’effet boomerang embraserait inéluctablement le pays. Diantre, on apprend encore d’une source proche  du sérail présidentiel de Bangui qui préfère l’anonymat que le Chef de la junte  vient d’établir son quartier à Cattin. Il est évident que ce ne serait pas à la communauté internationale de mettre un terme au nomadisme perpétuel du pouvoir centrafricain.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
 




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