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AFRIQUE

Côte d’Ivoire : Ahoua Don Mello brise le silence et met en cause l’entourage de Gbagbo


Alwihda Info | Par Claude Dinard Vimond - 1 Août 2025


Une lettre confidentielle adressée à Laurent Gbagbo, signée de la main d’Ahoua Don Mello, ancien proche collaborateur de l’ex-président, s’est retrouvée dans la presse. Ce courrier met en lumière les tensions internes au PPACI et relance le débat sur la stratégie électorale du parti à moins de trois mois de l’élection présidentielle.


© DR
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Ahoua Don Mello

C’est une fuite qui secoue le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPACI) et ravive les spéculations sur l’isolement croissant de Laurent Gbagbo au sein de sa propre formation. Dans une note datée du 23 juillet 2025, Ahoua Don Mello, ex ministre et figure intellectuelle du Front populaire ivoirien (FPI) devenu l’un des piliers du PPACI, interpelle directement son ancien mentor et dénonce « une prise d’otage » orchestrée par un cercle restreint autour de lui.

Trois options, un tabou

Le contenu de la lettre révèle qu’avant la convention de 2024 qui avait officialisé la candidature de Gbagbo, trois stratégies avaient été envisagées : assurer son inscription sur la liste électorale, opter pour une politique de la chaise vide, ou proposer une candidature alternative. Mais, selon Don Mello, le débat n’a jamais véritablement eu lieu, étouffé par des refus de dialogue et une « fuite » prématurée dans la presse qui aurait muselé toute initiative interne.

Au cœur de la discorde : l’absence du nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale définitive publiée en juin. Une décision de la CEI qui compromet sa participation au scrutin présidentiel d’octobre. Pour Don Mello, l’inaction du parti et le silence stratégique imposé par une commission interne reflètent « une stratégie de l’humiliation » visant à enterrer toute ambition réelle de conquête du pouvoir.

“Héritiers politiques” et désillusion

Le ton de la lettre est sans détour. Don Mello évoque un « groupe » qui rêve uniquement « d’héritage politique » et organise l’éloignement de Gbagbo d’avec ses compagnons de lutte. Il évoque un climat délétère où toute voix dissidente est marginalisée, où toute tentative de stratégie alternative est éteinte.

Mais plus qu’un simple règlement de comptes, la lettre propose une sortie de crise : une pression politique interne fondée sur des candidatures dites de « précaution radicalisées », qui serviraient à relancer une dynamique électorale pour le PPACI, même en cas d’absence de son président fondateur.

Une formation en quête d’horizon

En toile de fond, se profile une inquiétude plus large : celle d’un PPACI qui risque l’effacement dans l’arène politique. Pour Don Mello, la présidentielle de 2025 est aussi une répétition générale pour les législatives à venir, où le parti devra démontrer sa capacité de mobilisation, de renouvellement, et surtout d’unité.

Contactés par Jeune Afrique, plusieurs cadres du PPACI n’ont pas souhaité commenter la lettre, mais en coulisses, les discussions s’animent. La crainte d’un éclatement ou d’un boycott sans ligne claire hante désormais les cercles militants.

À mesure que l’échéance électorale approche, une question s’impose : le PPACI peut-il survivre à l’épreuve Gbagbo — ou risque-t-il de s’effondrer sous le poids de ses propres silences ?



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