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Couverture sociale : Une problématique poignante au Tchad


Alwihda Info | Par ATPE - 25 Mai 2015


Au Tchad, pour l’année 2014, selon les sources de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale(CNPS), 332.146.151 Fr CFA ont été dépensés au titre des réparations des risques socioprofessionnels. Pour apporter assez d’éclairage sur la question, l’Info a ouvert un dossier afin de confronter les différents avis des uns et des autres.


Couverture sociale : Une problématique poignante au Tchad
Depuis toujours, les travailleurs du Tchad en particulier et ceux du monde en général ne cessent de revendiquer de meilleures conditions de vie. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), 5 à 10% seulement de la population active bénéficie d’une couverture sociale décente en Afrique. Au Tchad, pour l’année 2014, selon les sources de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale(CNPS), 332.146.151 Fr CFA ont été dépensés au titre des réparations des risques socioprofessionnels. Pour apporter assez d’éclairage sur la question, l’Info a ouvert un dossier afin de confronter les différents avis des uns et des autres.

La question des conditions de travail reste une problématique aux yeux des travailleurs eux-mêmes. C’est une situation qui aiguise la curiosité de tous les syndicats du Tchad. Défini comme toute activité de l’homme appliquée à la production, la création et l’entretien de quelque chose, le travail est perçu comme un acte libérateur dans la société, car l’on ne peut vivre heureux que par le fruit de son travail.

Selon l’inspecteur de travail BABA MALOUM, Au Tchad tout travailleur, qu’il soit du secteur privé ou public est régi par un code de travail. Et cela, pour lui garantir ses droits et devoirs dans l’exercice de son métier.

Toutefois, est considéré comme travailleur ou salarié, toute personne morale ou physique qui s’est engagée à mettre son service professionnel moyennant une rémunération sous l’autorité d’une personne appelée employeur. Néanmoins, il y a des risques socioprofessionnels dans toute activité. Ces risques sont plus nombreux pour les travailleurs des entreprises qui utilisent des matériels techniques lourds et des objets toxiques et sensibles.

Au Tchad, les textes qui régissent les travailleurs impliquent le respect des conditions de travail, la durée journalière et hebdomadaire de travail, la sécurité sociale et professionnelle des travailleurs par l’employeur. Un crédo très louable, mais la réalité sur le terrain reste à exploiter même si certaines entreprises arrivent à se conformer un tant soit peu auxdits textes. La plupart des entreprises disposent des matériels d’équipement adéquats mis à la disposition des travailleurs afin de les protéger contre les risques sur les lieux d’exercice de leur métier, notamment les accidents de travail, les conditions d’hygiène, etc. La question est maintenant de savoir si ces matériels sont souvent utilisés à bon escient.

La cherté de vie ôte le plaisir de travail

Plusieurs ouvriers sont souvent victimes d’accident dans leurs lieux de travail dus au manque d’équipement ou parfois perdent la vie suite aux maladies liées au travail ou encore au manque de structure d’hygiène. Aussi, faut-il souligner que l’ouvrier ne se sent libre que lors qu’il vit du fruit de son travail. Alors que les textes prévoient qu’aucun travailleur ne soit payé en deçà du SMIG (60.000 frs CFA), une avancée positive du gouvernement en vue d’améliorer les conditions de travail de tous, on entend malheureusement dire retard des salaires malgré la hausse des prix des denrées de première nécessité caractérisée par la cherté de vie qui bat son plein à travers le pays.

Célébrée chaque 1er du mois de mai par toutes les organisations syndicales des travailleurs, la fête du travail se résume juste à une journée de réjouissance, et non une occasion pour les travailleurs de débattre de leurs conditions de travail.

Pourtant elle pouvait bien permettre d’innover des choses pour l’amélioration des conditions de travail comme le stipule aussi L’article du code du travail : « Le travailleur doit être traité de manière digne et humaine, avoir l’opportunité de s’épanouir dans son travail, avoir une bonne rémunération correspondant au travail fourni, avoir droit aux premiers soins en cas d’accident ou maladies sur le lieu du travail, exercer dans un milieu décent et salubre. »Cet idéal de vie décente auquel aspirent tous les syndicats des travailleurs au Tchad est loin d’être atteint.

Par rapport aux autres pays du monde, au Tchad, les indices du rapport de l’année 2014 révèlent que 332 146 151 frs CFA sont dépensées dans les réparations des risques professionnels notamment en termes de rentes. Ce qui explique les conditions défavorables dans lesquelles les travailleurs tchadiens se trouvent. Un chapelet de doléances de la Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT) adressé aux autorités publiques lors de la célébration de la fête du travail le 1er Mai 2015 souligne le respect du SMIG qui est de 60 000 frs par tous les employeurs depuis le 21 janvier 2011. Le relèvement du point d’indice de 115 à 150, l’augmentation de salaires des travailleurs du privé à 100%, le respect du protocole d’accord du 28 Mars 2013 entre le gouvernement et les organisations syndicales sont appréciables. L’organisation Internationale du travail (OIT) mentionne par ailleurs qu’en Afrique, seulement 5% à 10% seulement de la population active bénéficie d’une couverture sociale et la situation va plutôt en s’aggravant alors que les pays peinent à mettre en place des systèmes d’assurance-maladie.

La conception philosophique selon laquelle le travail nous rend maitre et possesseur de la nature semble être aujourd’hui dépassée par les employeurs dans la mesure où tout le monde se sent prisonnier de son travail. Quelques travailleurs expliquent leurs mécontentements : « Plus on travaille, peu on gagne et tout est cher de nos jours. On n’arrive pas à joindre les deux bouts et on ne peut rien dire de peur d’être licencié » fulmine un travail du privé.

Plusieurs organisations internationales et non gouvernementales s’accordent sur ce point afin d’offrir des conditions meilleures aux travailleurs. C’est à ce titre que la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) lors de la célébration de la 13ème journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail du 28 au 30 Avril 2015 et de la 19ème journée africaine de la prévention des risques professionnels offre un cadre de campagne de sensibilisation en vue de promouvoir la prévention des risques auxquels ces derniers font face notamment les accidents de travail et les maladies professionnelles.

Défis à relever

Le Tchad regorge d’énormes potentialités qui pourraient, si elles sont bien gérées, pourraient couvrir la situation sociale et sécuritaire de tous les travailleurs tchadiens et le bien-être de la population toute entière. Il serait indispensable à cet effet, d’utiliser les systèmes de prévention des risques et la sécurité au travail et cela, déployer des matériels techniques de travail et d’équipement des agents adaptés à leurs types d’activités liées aux réalités du pays. Toutes les couches sont interpellées à la consolidation de cet édifice : déjà plusieurs actions sont envisagées par le gouvernement. Néanmoins, il faudra mobiliser une synergie d’actions afin de combattre efficacement la cherté de vie et revoir les termes du SMIG par rapport à la situation actuelle que traverse le Tchad. Et cela, afin de motiver les travailleurs dans leur métier pour qu’ils puissent apporter tout leur savoir-faire. Plus ils se sentent libres de travailler, plus la productivité augmente, le chiffre d’affaire croît et l’employé se sent fier de sa contribution justement pour une bonne rémunération et continuera à s’investir davantage en toute conscience dans le travail. Il faut aussi noter que le tâcheronnat et d’autres petits métiers qui s’exercent dans l’informel restent une problématique profonde si bien qu’ils sont méconnus du patronat. Souvent l’on foule au pied les textes qui régissent les travailleurs du secteur informel au Tchad. « Il n’y a pas de sot métier », a-t-on coutume de dire.

La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) s’engage activement à minimiser les risques qu’encourent les travailleurs du Tchad notamment en terme de mise en œuvre des structures de renforcement en matière de sécurité au travail et du système de prévention des risques socioprofessionnels à travers les sensibilisations des employeurs sur la situation de leurs ouvriers et leurs couvertures sociales.

Aussi, faut-il souligner le rôle de l’inspection de travail dans le contrôle de la situation. De ce point de vue, il serait nécessaire de renforcer le système de contrôle sur le terrain afin de constater les réalités des entreprises, observer des mesures de sanction contre les employeurs qui restent en marge des lois du code de travail.

Atout-pensé Thomas



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