Crise humanitaire à l'Est du Tchad : "la situation est explosive" (ministre de la santé)

La crise a mis une pression énorme sur les ressources et a affaibli davantage le système de santé déjà fragile. Le ministre souligne que le Tchad seul ne peut pas faire face à cette crise et lance un cri d'alarme à la communauté internationale. Il demande une assistance pour assurer la continuité des services de santé, la prise en charge des blessés et des réfugiés, tout en intégrant les populations autochtones dans les efforts.

"La situation est explosive. Elle met une pression sur les ressources, fragilisant davantage le système de santé. Le Tchad seul ne peut pas résoudre cette situation. Nous lançons un cri d'alarme à la communauté internationale pour qu'elle vienne à notre aide afin d'assurer la continuité des services et la prise en charge des blessés et des réfugiés. Il est essentiel d'intégrer les populations autochtones dans cette démarche. Tous les services sociaux de base sont impactés. Une prise en charge commune et une approche holistique sont nécessaires pour aborder toutes les problématiques", Dr. Abdelmadjid Abderahim, ministre de la Santé publique et de la Prévention.

Depuis le début de la crise soudanaise, plus de 116 000 réfugiés soudanais ont afflué vers l'est du Tchad en moins de deux mois, dépassant ainsi le chiffre initial de 100 000 prévu pour une période de six mois, selon le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés).

Malgré les cessez-le-feu, les combats persistent dans la région du Darfour, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, ce qui entraîne une détérioration continue de la situation sécuritaire.

Bien que la frontière officielle entre le Tchad et le Soudan soit fermée, le Tchad continue d'accueillir quotidiennement des réfugiés soudanais fuyant la violence dans le Darfour. On observe une augmentation significative de ces arrivées depuis le début de la saison des pluies en juin.

Selon le HCR, en raison de l'instabilité persistante, des violences armées et des affrontements intercommunautaires au Soudan, on estime qu'environ 250 000 réfugiés, 60 000 migrants tchadiens rapatriés et des ressortissants de pays tiers pourraient arriver d'ici la fin de 2023.

Face à cette crise qui impacte tous les services sociaux de base, le ministre de la Santé publique appelle à une approche holistique et à une prise en charge commune de toutes les questions liées à cette crise humanitaire sans précédent.