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Hillary Clinton consacre sa première tournée à l'étranger à l'Asie


Alwihda Info | Par Abdel Ahmat - 16 Février 2009


En choisissant l'Asie de l'Est pour effectuer son premier déplacement à l'étranger – une première depuis 48 ans – la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, illustre les changements intervenus au sein de la nouvelle administration de son pays. "Après tout, nous sommes une puissance autant


En choisissant l'Asie de l'Est pour effectuer son premier déplacement à l'étranger – une première depuis 48 ans – la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, illustre les changements intervenus au sein de la nouvelle administration de son pays. "Après tout, nous sommes une puissance autant transpacifique que transatlantique", a-t-elle indiqué avant son départ, à l'Asian Society à New York. Elle-même s'est dite "d'abord à l'écoute" – ce qu'il faut traduire par la promesse d'une diplomatie moins arrogante.

Deux jours à Tokyo, où elle devait arriver lundi 16 février puis trois jours à Pékin, après deux escales en Indonésie (où Barack Obama, qui y a vécu, espère se rendre dès sa première année de mandat), elle terminera sa visite par la Corée du sud. Qualifié par Tokyo de "geste significatif", le choix du Japon pour première étape est inédit : traditionnellement, les ministres nippons des affaires étrangères se déplaçaient d'abord à Washington. La durée plus longue du séjour pékinois indique l'importance désormais accordée par la diplomatie américaine, crise oblige, aux questions économiques.

AVANT SON DÉPART, MME CLINTON A CHERCHÉ À RASSURER

Chine et Japon stabilisent, à eux seuls, l'énorme dette publique américaine. Avec 1 260 milliards de dollars, ces deux pays détiennent 41 % des acquisitions étrangères de bons du trésor américains. Mme Clinton expliquera à des interlocuteurs inquiets par la dépréciation de leurs avoirs en dollars combien la gestion commune de la crise financière est dans leur intérêt. Mais ces deux pays s'inquiètent, dans le même temps, de l'émergence d'un "nationalisme économique" aux Etats-Unis.

Devant l'Asian Society, Mme Clinton a cherché à rassurer. "Certains estiment qu'une Chine montant en puissance est par définition un adversaire, a-t-elle affirmé. Nous pensons au contraire que les Etats-Unis et la Chine peuvent contribuer chacun au succès de l'autre." Des propos qui peuvent aussi alarmer Pékin. Car la secrétaire d'Etat a laissé entendre qu'une poursuite de la croissance chinoise n'est pas seulement dans l'intérêt des Etats-Unis, elle profiterait aussi à une évolution souhaitée de Pékin sur des sujets qui fâchent.

Elle en a profité, en effet, pour rappeler l'importance du respect des droits de l'Homme – les Tibétains doivent pouvoir "pratiquer leur religion sans être persécutés" – et combien la Chine doit progresser dans la lutte contre le réchauffement climatique. La Chine étant devenue le premier émetteur mondial de CO2 (devant les Etats-Unis), Mme Clinton insistera sur ce sujet à Pékin, où elle sera accompagnée de Todd Stern, un ex-négociateur du protocole de Kyoto devenu "envoyé spécial pour le changement climatique" de l'administration Obama.

LES RISQUES DE PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE AU MENU DU VOYAGE

Dans le même temps, note David Shambaugh, directeur du programme d'études chinoises de l'université George Washington, l'administration Obama hérite de "la meilleure relation que les Etats-Unis ont eu avec la Chine depuis 20 ans". Mais les moyens de pressions dont elle dispose ne doivent mettre en péril ni cette relation ni l'économie américaine, Pékin disposant de moyens de rétorsion importants. De fait, Mme Clinton s'est gardé d'évoquer, comme l'avait fait le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, une "manipulation" de la devise chinoise par Pékin, ou les critiques entendues à Washington sur les velléités nippones de se délester de bons du trésor américain, le yen étant aujourd'hui à son plus haut niveau depuis treize ans face au dollar.

Les risques de prolifération nucléaire constitueront le second dossier majeur de ce voyage. Tokyo n'a pas apprécié qu'en août 2008, la Corée du Nord soit retirée par Washington de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. "Nous avons besoin de savoir précisément comment les Etats-Unis considèrent la sécurité en Asie de l'Est", a déclaré Yasuhisa Kawamura, haut responsable du ministère nippon des affaires étrangères.

Pour sa part, Mme Clinton a réitéré la position de son gouvernement : si Pyongyang est "sincèrement disposé à en finir de façon complète et vérifiable avec son programme d'armement nucléaire, l'administration Obama sera désireuse de normaliser ses relations bilatérales" et de transformer l'accord d'armistice de 1952 divisant les deux Corée en "traité de paix permanent". Les négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord sont actuellement bloquées. Afin de rassurer Tokyo, Mme Clinton devrait rencontrer des familles de Japonais enlevés dans les années 1970-1980 par des agents de Pyongyang. Le gouvernement nippon fait de ce sujet un préalable à la reprise de son aide énergétique à la Corée du Nord.

Au Japon, elle devrait aussi discuter du retrait de 8 000 soldats de la base américaine d'Okinawa et demander un renforcement de l'investissement nippon en Afghanistan. A Pékin, elle devrait sans doute plus encore évoquer l'Iran. M. Obama, selon son entourage, a bon espoir d'amener progressivement les dirigeants chinois à rejoindre son attitude vis-à-vis de Téhéran.

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