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Histoire : Haday-Nangara ou la montagne du guet au cœur de la vallée d'Archey


Alwihda Info | Par Dr Djiddi - 10 Janvier 2021



Des dromadaires dans la guelta d'Archei. © Dario Menasce
Des dromadaires dans la guelta d'Archei. © Dario Menasce
Le Guelta-d'Archey, appelé plutôt Archi par les autochtones est une vallée humide, point prépondérant où affluent plusieurs milliers de dromadaires en saison sèche. C'est le point le plus fréquenté, le plus humide avec sa mare qui ne tarit jamais.

ARCHI est une gorge enchâssée dans cette vallée immense qui est en fait la source du grand oued Archi, lui-même alimenté par un autre oued, celui d'Orowé qui se jette à la naissance de la vallée d'Archey. Orowé, en tant de crue, charrie des troncs d'arbres, d'éboulis et d'immense limon pour nourrir le guelta dans un furieux mouvement pluviométrique.

Le guelta d'Archey est bordé d'une forêt galerie aux arbres titanesques d'acacias scorpioïdes, de savonniers, des Boscias senegalensis et augustifolia et d'Acacias senegalensis et d'Acacia seal. Une végétation verte aux odeurs de floraisons en cet endroit aquifère où déambulent des cynocéphales parfois agressifs, des babouins véloces entre arbres et collines, des damans perchés aux flancs de montagnes, des colombes bleues, des corbeaux bruyants, des pygargues majestueuses aux bréchets blancs et aux becs jaunes, des vautours descendants du ciel sur les cadavres divers d'animaux, etc..

Au beau milieu du Guelta, il se trouve une montagne, Hadzy-Nangara, presque un immense rocher, au buste d'un crapaud, penchée vers l'avant. Cette montagne de plus de 300 mètres de hauteur à l'abord ouest complètement abrupt est accessible pour la montée par le flanc oriental parsemé d'échancrures et des mini-grottes.

Ce fut sur cette Haday-Nangara que se trouvaient percher des guetteurs pendant des siècles. Ces hommes aux aguets, dominant du regard tous les coins reculés d'Archey, étaient même les vigiles qui protégeaient les peuples autochtones assaillis par divers maraudeurs et autres esclavagistes venant des contrées reculées.

Tout guetteur en poste sur cette colline, haut perché, disposait d'un tambour et des baguettes. Dès qu'un mouvement suspect de masse se profilait dans un horizon, il sondait les silhouettes suspectes du regard, les comptait et déterminait la dangerosité avant de faire rouler son tam-tam avec le son de l'alerte.

Lorsqu'un guetteur lâchait la muse de l'alerte, les autres personnes se précipitaient pour mettre à l'abri femmes, enfants et bétail puis se préparaient pour la riposte.

Ainsi vécut Archi grâce à la montagne du tamtam sur laquelle se trouveraient encore des vestiges de cette présence humaine diurne: morceau de bois de tamtam, lanières en peau servant de membrane de tamtam, âtre de feu, etc.



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