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AFRIQUE

Idriss Déby : «Je dis aux Centrafricains que la contribution du Tchad est essentielle»


Alwihda Info | Par Issa Abakar - 23 Décembre 2013


Le Président de la République Idriss Déby a longuement évoqué la crise en Centrafrique lors d'une conférence de presse à Bongor, peu avant son départ pour le Soudan. En Centrafrique, "la situation n’est pas bonne", reconnait Idriss Déby.


Le chef de l'Etat, Idriss Déby lors de la conférence de presse.
Le chef de l'Etat, Idriss Déby lors de la conférence de presse.
Le Président de la République Idriss Déby a longuement évoqué la crise en Centrafrique lors d'une conférence de presse à Bongor, peu avant son départ pour le Soudan. En Centrafrique, "la situation n’est pas bonne", reconnait Idriss Déby.

« Ils considèrent les soldats tchadiens comme des musulmans qui sont venus soutenir des musulmans en République Centrafricaine »

« Je profite de votre antenne pour dire à mes frères et sœurs Centrafricains qu’ils sont dans une situation extrêmement grave. Le désordre qui s’est installé en République Centrafricaine est en train de tourner vers une confrontation confessionnelle. Evidemment, dans ce cadre-là, les unités tchadiennes qui sont envoyées dans le cadre de la CEEAC et aujourd’hui de l’Union Africaine, sont souvent prises à partie, à tort d’ailleurs, par les éléments Anti-balaka. Ils considèrent les soldats tchadiens comme des musulmans qui sont venus soutenir des musulmans en République Centrafricaine, alors que notre présence dans ce pays date de 1994, date à laquelle il y a eu la première mutinerie. Nous venons de perdre un soldat il y a deux jours. C’est le 18ème soldat que nous avons perdu là-bas », affirme Idriss Déby.

« Notre exemple de 1979 devrait servir de leçon à nos frères Centrafricains, afin qu’ils n’aillent pas loin dans la confrontation »

« Je dis à mes frères et sœurs Centrafricains que la contribution du Tchad est essentielle pour qu’ils arrivent à s’entendre et ramener la paix, la cohésion et recréer un nouvel Etat centrafricain, viable et durable. C’est pour cela qu’ils n’ont aucune raison de s’en prendre aux unités tchadiennes qui sont parties en mission, simplement pour les aider à sortir de cette situation. Les éléments tchadiens constituent un régiment de 850 hommes, et en leur sein, il y a des musulmans, des chrétiens et certains qui n’ont pas de religion. Comment pourrait-on comprendre que, dans une telle constitution, une armée puisse prendre soutenir une partie contre une autre ? Nous sommes un pays laïc et nous avons vécu ce qu’ils sont en train de vivre. Notre exemple de 1979 devrait servir de leçon à nos frères Centrafricains, afin qu’ils n’aillent pas loin dans la confrontation. Il faut qu’ils cherchent des voies et moyens politiques pour asseoir la stabilité et l’entente entre Centrafricains. On parle de plus de mille morts. C’est trop !  »

« Michel Djotodia, est rentré à Bangui avec des mercenaires soudanais et tchadiens »

« Que les Centrafricains sachent que le président intérimaire, Michel Djotodia, est rentré à Bangui avec des mercenaires soudanais et tchadiens. Il ne faut pas que les Centrafricains, dans leur vision, confondent l’armée tchadienne aux mercenaires tchadiens qui ont accompagné Michel Djotodia dans sa prise de pouvoir. Il y a une différence qu’ils doivent faire et travailler pour créer une confiance avec l’unité tchadienne. C’est l’une des opérations opérationnelles dans le cadre de l’Union Africaine. Donc il ne sert à rien de s’en prendre aux Tchadiens. Ici au Tchad, d’importantes communautés centrafricaines vivent à Moundou, Sarh et un quartier entier de N’Djaména ne renferme qu’essentiellement des Centrafricains. Ils n’ont jamais été inquiétés. Personne ne les a pris en mal. Ils vivent comme des citoyens tchadiens »

« Il faut être impartial, dans votre travail, en tant que média »

« Donc, le contexte actuel et de la manière dont les choses tournent, mais aussi et surtout de la manière dont certains médias présentent la situation, il y a un risque de mettre le feu aux poudres. S’agissant des religions, il faut éviter d’ajouter d’envenimer la situation. C’est ce qui est en train de se faire. Il faut être impartial, dans votre travail, en tant que média. Car nous n’avons pas besoin de division chez nous. C’est pour la première fois que la République Centrafricaine, indépendante depuis 1960, connaît aujourd’hui une guerre inter confessionnelle. J’en appelle à tous les responsables des confessions religieuses centrafricaines, aux hommes politiques centrafricains de prendre leur responsabilité pour qu’ils arrêtent ce sang inutile qui coule entre les musulmans et les chrétiens qui ont vécu ensemble depuis des décennies. Je dirai que nous aiderons davantage la RCA, en gardant nos sentiments personnels ou propres, et en privilégiant l’intérêt de la République Centrafricaine pour faire renaître un pays uni dans sa diversité »



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)