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La guerre continue, la diplomatie s’active


Alwihda Info | Par Abdel Ahmat - 6 Janvier 2009


Alors qu’Israël en est au troisième jour d’une offensive terrestre contre le Hamas à Gaza, trois ans jour pour jour après le coma d’Ariel Sharon, le « père du désengagement », la communauté internationale, prise de court, s’active afin de trouver une solution pacifique au conflit. Les pays arabes condamnent sans toutefois entreprendre d’action concrète. L’Occident semble divisé entre les


La guerre continue, la diplomatie s’active
Alors qu’Israël en est au troisième jour d’une offensive terrestre contre le Hamas à Gaza, trois ans jour pour jour après le coma d’Ariel Sharon, le « père du désengagement », la communauté internationale, prise de court, s’active afin de trouver une solution pacifique au conflit. Les pays arabes condamnent sans toutefois entreprendre d’action concrète. L’Occident semble divisé entre les Etats-Unis, qui soutiennent l’action israélienne contre l’organisation terroriste du Hamas, l’Europe, plus soucieuse du sort de la population civile palestinienne, et la France qui prend ses propres initiatives sous la houlette de N.Sarkozy. Contre vents et marées, Israël ne cède pas à la pression.

Malgré l’offensive terrestre israélienne à Gaza et le renforcement des hostilités avec le Hamas, Nicolas Sarkozy a donc maintenu sa tournée au Proche-Orient lundi 5 et mardi 6 janvier afin de « trouver les chemins de la paix » selon les mots de l’Elysée.

Une tournée de 48h00 dans 4 pays proche-orientaux, ainsi qu’en Judée Samarie qui devrait l’amener à rencontrer les principaux leaders de la région, « parce qu'ils peuvent jouer un rôle déterminant pour mettre fin à cette escalade » à Gaza.

Le président français entend jouer un rôle d’arbitre dans ce conflit, au risque de concurrencer la République Tchèque qui assume désormais la présidence tournante de l’UE depuis le 1er janvier 2009.

Son départ a donc été précédé d’entretiens destinés à clarifier sa position avec des leaders européens, en l’occurrence les chefs de gouvernement allemand et espagnol, Angela Merkel et José Luis Zapatero, ainsi qu’avec les Premiers ministres turcs et israéliens, à savoir Recep Tayyip Erdogan et le Ehoud Olmert.

Le président français s’est tout d'abord rendu à Sharm el-Sheikh (nord-est de l'Egypte) ce lundi 5 janvier pour un déjeuner avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, qui copréside l’UPM (Union Pour la Méditerranée) avec lui.

Il a gagné ensuite Ramallah afin de rencontrer le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas avant que celui-ci ne s'envole pour New York.
Le Hamas a agi de « façon irresponsable et impardonnable » en décidant de ne pas reconduire la trêve et en poursuivant les tirs de roquettes contre Israël, a affirmé le président français Nicolas Sarkozy à Ramallah ajoutant que les « les violences doivent cesser » dans la Bande de Gaza.

Mahmoud Abbas a quand à lui appelé à la fin « immédiate et sans condition » de l'opération israélienne contre le Hamas à Gaza, avant d'exclure un retour de son autorité dans la Bande de Gaza. « Il est impensable que nous travaillions pour que le Hamas soit détruit afin de le remplacer. Nous n'accepterons pas que la patrie soit réunifiée par la force des armes », a t-il ainsi déclaré.

Après une rencontre avec son homologue israélien, Shimon Pérès, dans la soirée, il devait diner avec le Premier ministre Ehoud Olmert.

« La sécurité d'Israël est une priorité », a affirmé le président français à l'issue de son entretien avec son homologue israélien Shimon Pérès, ajoutant qu'il condamnait avec l'Union européenne « le comportement du Hamas et les intolérables tirs de roquettes contre Israël ». « Je suis venu ici en tant qu'ami d'Israël » a-t-il également déclaré. « Nous avons besoin d'une trêve humanitaire de quelques jours, c'est l'intérêt de tout le monde. Israël est fort, Israël doit prendre le risque de la paix » a-t-il enfin conclu.

Des propos qui ont soulever l'amertume du mouvement terroriste qui a accusé Nicolas Sarkozy de « partialité totale » en faveur d'Israël.

Mardi 6 janvier, direction Damas en Syrie, où N. Sarkozy s’entretiendra avec le président syrien Bachar al-Assad. La dernière étape de ce périple diplomatique sera Beyrouth au Liban pour un entretien avec le président libanais Michel Sleimane.

Dimanche 4 janvier, la presse libanaise était la première avertie des intentions N. Sarkozy. Il a en effet accordé un entretien à trois quotidiens dans lequel il a expliqué que si la France condamnait l’offensive terrestre israélienne elle n’en oubliait pas pour autant la responsabilité du Hamas.

« Je veux redire ici que nous condamnons avec la même fermeté la poursuite des tirs de roquettes qui sont une provocation inadmissible. Le Hamas, qui a décidé la rupture de la trêve et la reprise des tirs de roquettes sur Israël, porte une responsabilité lourde dans la souffrance des Palestiniens de Gaza » a-t-il déclaré notamment.

Des déclarations en porte-à-faux avec celles de Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, qui avait déploré, lors d’un déplacement européen en Egypte dimanche 4 janvier, la situation humanitaire à Gaza, la qualifiant « d’impossible à supporter ».

Le ministère des Affaires étrangères avait condamné bien plus fermement samedi soir « l'offensive terrestre israélienne contre Gaza », tout en dénoncant « la poursuite des tirs de roquettes du Hamas sur le territoire israélien ».

« Il faut que cette guerre s'arrête absolument, tout le monde le sait. On sait ce qu'il faut faire et personne n'y parvient. Je pense qu'il n'y aura pas de solution militaire mais les protagonistes doivent être convaincus de part et d'autre » avait précisé M. Kouchner dans des allusions à peine voilées à Israël.

La France, par ses déclarations et la tournée proche-orientale de M. Sarkozy, pourrait se retrouver dans une position délicate vis-à-vis de l’UE qui, sous la présidence tchèque, entend bien avoir son mot à dire sur le conflit entre Israël et les terroristes du Hamas.

La troïka européenne, composée des ministres tchèque, français et suédois des Affaires étrangères, s'est en effet entretenue ce lundi 5 janvier avec le président égyptien Hosni Moubarak au Caire des moyens de parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Karel Schwarzenberg, le chef de la diplomatie tchèque, était à la tête de la délégation. Aucune proposition concrète n’a été faite. Selon le ministre des Affaires étrangères égyptien Ahmed Aboul Gheit, les discussions « se sont concentrées sur la situation à Gaza et les moyens de parvenir à un cessez-le-feu immédiat, à une réouverture des points de passage et un retour à la trêve ».

Après l’Egypte, où ils devraient croiser M. Sarkozy, les européens doivent se rendre à Jérusalem en Israël, puis à Ramallah en Judée-Samarie, et enfin à Amman en Jordanie avec pour objectif l’obtention d’un cessez-le-feu.

Un cessez-le-feu exclu par Israël pour l’instant, même sous pression de la communauté internationale. C’est ce qu’a déclaré ce lundi 5 janvier Tsipi Livni, le ministre des Affaires étrangères et également vice-Premier ministre.

Selon elle, l’arrêt des tirs de roquette sur Israël et l’enrayement de la contrebande d’armes par les tunnels qui transite à Gaza sont les conditions préalables à l’établissement d’un cessez-le-feu durable.

Et d’ailleurs s’il devait y avoir un cessez-le-feu imposé par la communauté internationale, Israël souhaite que le Hamas soit mis à l’écart des négociations à l’issue des combats. Une décision prise par E. Olmert après une réunion avec T.Livni et E.Barak, le ministre de la Défense.

De son côté, le Hamas, qui continue ses tirs de roquettes sur l’Etat hébreu, préconise toujours l’emploi de moyens terroristes contre Israël qu’il ne reconnaît toujours pas et dont il prône la destruction. L’impasse semble donc se confirmer, ainsi que la solution militaire pour laquelle a opté Israël.

Source:
www.guysen.com/



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