Des tarifs jusqu’à 41 % selon les pays
Le décret instaure des droits de douane allant de 10 % à 41 %, en fonction de la coopération commerciale et sécuritaire des pays avec les États-Unis. Les pays africains ne bénéficiant pas d’accords bilatéraux récents, comme le Tchad ou la République démocratique du Congo, pourraient se voir appliquer le tarif de base de 10 %, sauf exception. D'autres, perçus comme non coopératifs ou n’ayant pas engagé de négociations pendant la pause tarifaire des derniers mois, pourraient faire l’objet de taxes plus élevées.
Des délais pour les biens déjà expédiés
Les nouvelles taxes s’appliqueront à partir du 7 août. Toutefois, les marchandises en transit maritime à cette date seront exemptées si elles sont dédouanées aux États-Unis avant le 5 octobre 2025. En revanche, toute tentative de transbordement frauduleux (transit via un pays tiers pour éviter les droits) entraînera une sanction tarifaire de 40 %, assortie de pénalités financières.
Impacts attendus pour les économies africaines
Les pays africains, notamment ceux dont l’économie dépend des exportations vers les États-Unis (textile, matières premières, produits agricoles), craignent un ralentissement de leurs échanges commerciaux. Au Tchad, bien que les exportations vers les États-Unis restent modestes, les produits pétroliers, le coton et les minéraux pourraient voir leur compétitivité affectée si soumis à des hausses tarifaires.
Certains experts africains redoutent que ce décret réduise la portée de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), l’accord de libre-échange favorisant les exportations africaines vers les États-Unis. « Si le Tchad ou d’autres pays du Sahel ne sont pas listés comme partenaires privilégiés, ils risquent de perdre des parts de marché essentielles pour leurs économies locales », souligne un économiste à N’Djamena.
Peu de pays africains dans les accords récents
Contrairement à l’Union européenne, la Corée du Sud ou le Japon, très peu de pays africains ont conclu d’accords tarifaires spécifiques avec l’administration Trump durant la période de négociation. Cela expose de nombreux États du continent à un traitement douanier générique et potentiellement désavantageux.
Face à cette nouvelle réalité, des voix s’élèvent pour appeler les gouvernements africains, notamment ceux de l’Afrique centrale, à adopter une diplomatie économique plus stratégique avec Washington. Il s’agit, selon plusieurs analystes, de protéger les intérêts commerciaux africains dans un contexte mondial où le protectionnisme américain devient plus structurel.