
La gouvernance de Paul Biya et le débat sur l'âge
Interrogé par Christophe Boisbouvier, René Emmanuel Sadi a affirmé qu'à 92 ans, il est « un mérite de continuer à diriger son pays ». Il a décrit Paul Biya comme « un homme d'une très grande clairvoyance » et « un homme d'une très grande sagesse », le présentant comme un fin connaisseur des dossiers qui gère les affaires de l'État avec un style qui lui est propre. Pour le ministre, le débat sur l'absence du chef de l'exécutif est donc "accessoire".
Départs des alliés et réactions des évêques
Concernant les démissions de Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary, René Emmanuel Sadi a concédé que « les alliés qui partent et pas des moindres on peut le regretter », mais a minimisé l'impact en déclarant : « il ne faut pas en faire un drame ».
Le ministre a également réitéré la position du gouvernement concernant la polémique de janvier dernier avec certains évêques de l'Église catholique. Le 7 janvier, M. Sadi, en tant que porte-parole du gouvernement, avait dénoncé ce qu'il considérait comme une interprétation abusive des propos présidentiels du 31 décembre 2024.
Au moins deux évêques, Mgr Emmanuel Abbo (évêque de Ngaoundéré) et Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo (évêque de Yagoua), s'étaient exprimés clairement après le message à la nation du Président Biya. Ils avaient critiqué un système qui, selon eux, est à l'origine de nombreuses souffrances des populations depuis 43 ans, et avaient estimé qu'il était temps que cette situation cesse. Pour l'évêque de Yagoua, toute candidature pour la présidentielle de 2025 pourrait être acceptable, « le diable » y compris, sauf celle de Paul Biya.
Les évêques avaient réagi à la déclaration du président dans son message à la nation où il évoquait son engagement à servir ses compatriotes. Après avoir dressé le bilan du septennat en cours, Paul Biya avait déclaré : « Je puis vous assurer que ma détermination à vous servir demeure intacte et se renforce au quotidien, face à l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés ». Cette déclaration, considérée comme la plus marquante de son adresse, avait suscité de nombreux commentaires, justifiant la réaction gouvernementale du 7 janvier.