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AFRIQUE

"Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les CAE" : Souleymane Téliko, docteur en droit


Alwihda Info | Par Pape Ndiaye - 29 Décembre 2019


« Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les chambres africaines extraordinaires (CAE) », tel est le thème de la thèse de doctoratque l’actuel Président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Téliko, a soutenue avec mention très honorable à l’Université de Dakar. C’était samedi dernier devant un public très nombreux composé d’avocats, de magistrats, de parents, d’amis et surtout d’étudiants.


Thème : « Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les chambres africaines extraordinaires (CAE) »

Cérémonie de soutenance de thèse à l’Ucad (Dakar). © Le Témoin
Cérémonie de soutenance de thèse à l’Ucad (Dakar). © Le Témoin
Désormais, dites Docteur Souleymane Téliko ! Le titre lui a décerné avec mention très honorable avec autorisation de publication de l’ouvrage par un jury présidé par le Professeur Ndiaw Diouf.  La cérémonie de soutenance s’est déroulée à l’amphithéâtre 4 de la faculté des sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop  (Ucad) de Dakar. Chercheur en sciences islamiques à ses heures perdues, le magistrat Souleymane Téliko a poussé ses études supérieures  qui viennent d’etre sanctionnées par un doctorat en droit. Juge d’instruction  au sein des Chambres africaines extraordinaires (Cae) durant le procès de l’ancien président ivoirien Hissein Habré, Souleymane Téliko était bien dans son domaine et à l’aise sur  son sujet  en choisissant comme thème : « Répression des crimes internationaux en Afrique à travers les chambres africaines extraordinaires  (CAE) ». Sans doute, la décision de  rédiger un tel sujet est le fruit d’une rencontre entre un contexte et une ambition. Et dès lors que les  CAE ont été créées dans un contexte de défiance envers la Cour pénale internationale (CPI), elles ont  fait naître, chez beaucoup d’Africains, l’espoir de voir l’Afrique se donner enfin les moyens de s’affranchir  d’une juridiction de plus en plus contestée tout en se conformant aux exigences qu’impose la lutte contre l’impunité. D’ailleurs lors de son face-à-face avec les membres du jury composé des Professeurs Ndiaw Diouf,  Abdoulaye Sakho, Mactar Kamara, Mamoudou Niane et Amadou Faye, l’ « étudiant » Souleymane Téliko a expliqué qu’en tant que juge d’instruction au sein des Chambres africaines dissoutes à l’annonce du verdict final, il fallait qu’il partage les  quelques enseignements tirés de cette  expérience. Et surtout les résultats des études et recherches du début de la procédure jusqu’à la fin du procès. « Compte tenu de tous les résultats obtenus, je suis convaincu que  le modèle  des  CAE peut être considéré comme  un moyen efficace de répression des  crimes internationaux » a soutenu Souleymane Téliko. En abordant le sujet sous deux angles, il a d’abord  fait une  approche analytique  qui l’a  conduit à faire une exégèse des textes qui régissent les CAE notamment le Statut et l’Accord de coopération judiciaire  signé le 03 mai 2013 entre le Sénégal et le Tchad. Dans ce cadre, Souleymane Téliko dit avoir tout naturellement essayé de puiser dans son expérience de magistrat et de juge d’instruction au sein des CAE pour enrichir la réflexion et la mettre en perspective par rapport aux exigences d’une justice moderne. « Ensuite, j’ai procédé à une analyse prospective par laquelle je me suis évertué à donner des pistes de solution qui pourraient contribuer à garantir une répression efficace des crimes internationaux à défaut de pouvoir les prévenir », a-t-il expliqué pour tenter de convaincre le jury.

Chambres africaines, système d’une efficacité limitée !

Entre autres, l’impétrant Souleymane Téliko a souligné qu’au finish,  ses études et recherches ont  abouti à des résultats qui permettent de retenir deux conclusions majeures : D’une part,  l’analyse du mode de création des CAE et du droit applicable a montré à quel point les rédacteurs du Statut des CAE ont veillé à mettre sur pied un mécanisme judiciaire qui soit, à la fois, adapté au contexte dans lequel les faits avaient été commis et conforme aux standards internationaux d’une justice indépendante et impartiale. « Au regard de ces paramètres, les CAE ont, sans nul doute, donné de la valeur ajoutée au système de répression qui avait été, jusque-là, appliqué aux crimes internationaux » a-t-il fait savoir. Il a cependant déploré que les  CAE se soient révélées d’une efficacité  plutôt limitée. « En effet, le renvoi d’un seul accusé sur les six qui avaient été  visés dans l’acte de poursuite, les difficultés  rencontrées dans la  mise en œuvre de l’accord de coopération entre le Sénégal et le Tchad, les velléités de contrôle de la procédure  sont autant de difficultés qui ont mis à nu les limites du mécanisme de répression  mis en place à travers les CAE » a reconnu l’ « étudiant » devant l’éminent jury tout révélant aussi que ses études ont  montré une certaine  instrumentalisation politique des Cae.

Après s’être retirés, les membres du jury ont décerné au terme de leur délibération le grade de docteur en droit Souleymane Téliko avec mention : très honorable. Une satisfaction qui a suffi au Dr Téliko pour  rendre grâce à Dieu. Et de prier sur son  Prophète Mohamed (Psl)  avant de remercier ses parents, amis, collègues ainsi que ses deux co-directeurs de thèse que sont les professeurs Yaya Bodian et  Babacar Guèye. Le « Témoin » adresse au président Souleymane Téliko ses chaleureuses félicitations pour cette brillante thèse et, surtout, le grade de « Docteur » qui l’a sanctionnée !

Pape Ndiaye
« Le Témoin » quotidien sénégalais (Décembre 2019)



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