L’Assemblée générale des Nations Unies a condamné, le 12 octobre dernier, les annexions de territoires ukrainiens par la Russie. On a noté le comportement singulier des Africains au cours de ce vote. Quelle est votre analyse à ce sujet ?
L'Assemblée générale de l'ONU a effectivement condamné le 12 octobre dernier les annexions russes de territoires ukrainiens, et le même vote demandait le retrait des troupes russes d’Ukraine, après que Moscou eut opposé son veto sur un texte similaire au Conseil de sécurité fin septembre. Comme il a été observé depuis le début de ce conflit, les votes africains sont toujours fortement convoités et scrutés, car les pays africains ont été au centre de toutes les attentions lors du vote de la résolution condamnant l’annexion des quatre régions ukrainiennes par la Russie.
La résolution onusienne a été adoptée avec 143 voix pour, 5 contre et 35 abstentions sur 193 Etats membres. Il va sans dire que l’Ukraine s’est félicitée du résultat du vote, et a une nouvelle fois appelé les pays du continent à ne pas rester neutre. Il faut bien se dire qu’avec 54 pays, le continent africain est plus que bien placé pour influencer le résultat des votes à l'ONU dans le cadre de la gestion de la crise ukrainienne au plan international. Cette fois-ci, 26 pays africains, soit la majorité, ont voté en faveur de cette résolution et aucun pays du continent n’a voté contre ce texte avec lequel les Occidentaux cherchent à démontrer que Moscou est isolée sur la scène internationale.
En revanche on observe une forte abstention de 19 pays africains. Cinq pays du continent dont, notamment le Cameroun, n’ont pas pris part au vote (les autres étant le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, Djibouti, Sao Tomé & Principe). Soit un total de 24 pays qui ont refusé de prendre partie ouvertement en faveur d’un camp et sont restés constants dans leur position à l’Assemblée générale de l’ONU depuis le début de cette guerre tout en observant et respectant la Charte des Nations Unies, les principes du droit international, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, qui sont des principes sacrés pour les africains.
Si d’aucuns pensent que plusieurs pays du continent semblent avoir changé de position par rapport au conflit russo-ukrainien en faveur de l’Ukraine. A mon humble avis il n’en est rien. Malgré tous les efforts déployés lors de sa tournée africaine par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, qui s’est déplacé sur le continent pour convaincre les Etats africains de changer d’attitude quelques jours avant le vote. Après Dakar, il s’était rendu à Abidjan et à Accra avant d’interrompre son voyage pour rentrer en Ukraine lors des violents bombardements russes récents.
Quelles peuvent être les conséquences d'un tel vote contre la Russie, lorsqu'on sait que le pays de Vladimir Poutine est lui même membre du Conseil de Sécurité de l'ONU ?
D’abord, je voudrais indiquer pour être tout à fait clair sur ce sujet que ce texte contre la Russie présenté par l’Ukraine et co-rédigé avec l’Union européenne qui a recueilli 143 votes favorables, a une portée purement symbolique et ne saurait inquiéter cette grande puissance. Car, il n’a pas la même valeur qu’une résolution contraignante du Conseil de sécurité des Nations Unies, d’où le veto russe observé lors d’une première tentative de condamnation au niveau de l’instance appropriée.
Donc, c’est véritablement sans conséquence particulière pour la Russie. D’un point de vue moral ou éthique, ça permet simplement à la communauté internationale de se donner bonne conscience d’avoir fait quelque chose en faveur de l’Ukraine. Certains observateurs estiment que la position des pays africains a évolué dans le sens des attentes des occidentaux et que la Russie serait en passe d’être lâchée par certains de ses partenaires africains. Pour ma part, je serai plus nuancé puisqu’en réalité c’est en s’intéressant aux abstentions que les enseignements sont les plus nombreux.
Il faut dire que depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, les pays africains ont délibérément et librement choisi d’observer la neutralité active dans ce conflit. Beaucoup de pays, comme le Cameroun, s’inscrivent dans la diplomatie à l’international selon le principe de non-alignement sur la politique d’un camp ou d’un autre sans être complice d'une agression russe. Ce qui leur permet de poursuivre sereinement la conduite de leurs relations bilatérales dans la routine diplomatique pure selon le terme juste au président Paul Biya.
Dès lors comment peut-on comprendre l’attitude affichée par les Africains ?
Pour bien comprendre l’attitude des Africains, il faut connaitre et comprendre les valeurs et les principes qu’ils partagent, qui les motivent et qu’ils défendent en tant pays ayant subi la colonisation et qu’ils ne cessent de dénoncer. Pour ce faire, on va faire un peu de sociologie politique ou diplomatique. Ces valeurs et ces principes sont l’intangibilité des frontières, l’inviolabilité de la souveraineté territoriale, la souveraineté des Etats et l’indépendance nationale.
Si on ne tient pas compte de cela on ne comprendra rien à leur attitude qui, de mon point de vue, est cohérente et parfaitement logique. Ces valeurs et ces principes sont consignés dans les textes fondateurs de l’Union Africaine. C’est ce qu’observe merveilleusement notre pays le Cameroun par exemple. Le Sénégal, dont le vote est scruté puisque le pays assure la présidence tournante de l’Union africaine, a cette fois voté pour la résolution. À deux reprises, Dakar s’était abstenu, assumant une position de principe de « non-alignement. Mais l’Union africaine défend dans ses textes fondateurs l’intangibilité des frontières et l’inviolabilité de la souveraineté territoriale. On peut donc comprendre qu’on ne peut pas accepter la violation de ces sacro-saints principes ailleurs dans le monde sans les dénoncer.
Du côté de Pretoria, malgré les efforts diplomatiques du président américain, Joe Biden, qui a reçu à Washington, son homologue Cyril Ramaphosa en septembre dernier, l'Afrique du Sud s'est abstenue lors du vote de l'ONU sur l'annexion des territoires ukrainiens par la Russie. L'ambassadrice du pays à l'ONU, Mathu Joyini, a expliqué que l'Afrique du Sud considérait l'intégrité territoriale de l'Ukraine comme « sacro-sainte » et rejetait toute action d'un État qui violerait la charte des Nations unies. Cependant, a-t-elle ajouté, l'Afrique du Sud s'est abstenue de voter pour le texte de la résolution, car certains éléments de celui-ci ne contribuaient pas à une résolution pacifique du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
On a également observé l'abstention du Mali et de la Centrafrique, des pays qui dépendent pourtant militairement de la Russie, où sont déployés depuis des mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner. Cela prouve à suffisance que chaque pays a le droit souverain de faire ce qu'il veut. Donc pour isoler la Russie sur la scène internationale, l’Union Européenne et l’Ukraine ne pourront pas compter sur l’Afrique. Enfin ces changements de positions ne dénotent pas seulement des jeux d’alliance qui se jouent sur le continent africain entre les puissances occidentales qui désirent isolées le Kremlin et la Russie qui malgré tout continue de grappiller du terrain et de se faire de nouveaux amis.
Les changements de positions relevés ça et là sur le continent n’indiquent pas à proprement parlé un soutien définitif à l’Ukraine ou un rejet de la Russie. Les africains se déterminent aujourd’hui librement en fonction de leurs intérêts propres et de leur ancrage idéologique contre la colonisation et la domination d’où qu’elle vienne.
Ne pas prendre part au vote ou s'être abstenu. Quelle est la frontière entre ces deux attitudes en diplomatie ?
L'abstention est un comportement qui consiste à ne pas se rendre aux urnes lors d'une élection, tout en étant inscrit sur les listes électorales. Pourtant, le fait de ne pas aller voter quand on en a le droit et que l’on nous dit que c’est un devoir mériterait d’être vu comme un choix politique, au sens fort du terme.
L’absence de choix lors d’une élection pour un camp quelconque n’est pas une absence de choix politique, on peut penser au contraire que c’est une critique du système politique tel qu’il s’exerce, même si elle n’est pas forcément revendiquée comme telle. Donc ne pas voter, est un acte politique Lors d'une élection, d'un référendum ou plus généralement d'une délibération, le refus de vote est un comportement consistant à refuser de prendre part au vote. Il ne doit pas être confondu avec la position d'abstention.
Dans les procès-verbaux, ils sont généralement comptabilisés avec la mention « Refus de vote », « Ne prend pas part au vote », ou « Ne participe pas au vote ». Comme ça a été le cas pour le Cameroun et les autres pays qui n’ont pas pris part au vote. Le refus de prendre part au vote peut exprimer essentiellement deux positions majeures des personnes vis à vis du vote. Il peut manifester une contestation de la légitimité du vote (car par exemple certains éléments de celui-ci ne contribuaient pas à une résolution pacifique du conflit entre la Russie et l'Ukraine), mais il peut aussi manifester le refus de se sentir légitime à se prononcer.
Dans ce dernier cas le refus de prendre part au vote peut être lié au fait que la personne ne se considère pas ou se signale comme ne faisant pas partie du corps électoral. Le choix de ne pas prendre part au vote peut aussi être fait lorsque la personne se sent en conflit d'intérêt avec le vote (par exemple un pays avec lequel on entretient d’excellentes relations comme la Russie). Les électeurs qui refusent de prendre une position nette sur un projet de délibération qui leur est soumis, quel qu'en soit le motif, peuvent s'abstenir de voter ou refuser de voter.
L'abstention est parfois considérée comme une fuite de responsabilité, un manque de courage dans une prise de décision (souvent face à un problème délicat et/ou non compris par le votant). Le refus de vote est lui généralement interprété différemment. Il apparaît comme plus politique et comme traduisant un profond désaccord sur le fond et la forme du texte proposé. Le refus absolu de participer au vote proposé peut s'exprimer pour des raisons fondamentales humanistes, économiques, sociales ou de légalité sur l'idée même d'avoir à voter sur une délibération.
L'Assemblée générale de l'ONU a effectivement condamné le 12 octobre dernier les annexions russes de territoires ukrainiens, et le même vote demandait le retrait des troupes russes d’Ukraine, après que Moscou eut opposé son veto sur un texte similaire au Conseil de sécurité fin septembre. Comme il a été observé depuis le début de ce conflit, les votes africains sont toujours fortement convoités et scrutés, car les pays africains ont été au centre de toutes les attentions lors du vote de la résolution condamnant l’annexion des quatre régions ukrainiennes par la Russie.
La résolution onusienne a été adoptée avec 143 voix pour, 5 contre et 35 abstentions sur 193 Etats membres. Il va sans dire que l’Ukraine s’est félicitée du résultat du vote, et a une nouvelle fois appelé les pays du continent à ne pas rester neutre. Il faut bien se dire qu’avec 54 pays, le continent africain est plus que bien placé pour influencer le résultat des votes à l'ONU dans le cadre de la gestion de la crise ukrainienne au plan international. Cette fois-ci, 26 pays africains, soit la majorité, ont voté en faveur de cette résolution et aucun pays du continent n’a voté contre ce texte avec lequel les Occidentaux cherchent à démontrer que Moscou est isolée sur la scène internationale.
En revanche on observe une forte abstention de 19 pays africains. Cinq pays du continent dont, notamment le Cameroun, n’ont pas pris part au vote (les autres étant le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, Djibouti, Sao Tomé & Principe). Soit un total de 24 pays qui ont refusé de prendre partie ouvertement en faveur d’un camp et sont restés constants dans leur position à l’Assemblée générale de l’ONU depuis le début de cette guerre tout en observant et respectant la Charte des Nations Unies, les principes du droit international, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, qui sont des principes sacrés pour les africains.
Si d’aucuns pensent que plusieurs pays du continent semblent avoir changé de position par rapport au conflit russo-ukrainien en faveur de l’Ukraine. A mon humble avis il n’en est rien. Malgré tous les efforts déployés lors de sa tournée africaine par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, qui s’est déplacé sur le continent pour convaincre les Etats africains de changer d’attitude quelques jours avant le vote. Après Dakar, il s’était rendu à Abidjan et à Accra avant d’interrompre son voyage pour rentrer en Ukraine lors des violents bombardements russes récents.
Quelles peuvent être les conséquences d'un tel vote contre la Russie, lorsqu'on sait que le pays de Vladimir Poutine est lui même membre du Conseil de Sécurité de l'ONU ?
D’abord, je voudrais indiquer pour être tout à fait clair sur ce sujet que ce texte contre la Russie présenté par l’Ukraine et co-rédigé avec l’Union européenne qui a recueilli 143 votes favorables, a une portée purement symbolique et ne saurait inquiéter cette grande puissance. Car, il n’a pas la même valeur qu’une résolution contraignante du Conseil de sécurité des Nations Unies, d’où le veto russe observé lors d’une première tentative de condamnation au niveau de l’instance appropriée.
Donc, c’est véritablement sans conséquence particulière pour la Russie. D’un point de vue moral ou éthique, ça permet simplement à la communauté internationale de se donner bonne conscience d’avoir fait quelque chose en faveur de l’Ukraine. Certains observateurs estiment que la position des pays africains a évolué dans le sens des attentes des occidentaux et que la Russie serait en passe d’être lâchée par certains de ses partenaires africains. Pour ma part, je serai plus nuancé puisqu’en réalité c’est en s’intéressant aux abstentions que les enseignements sont les plus nombreux.
Il faut dire que depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, les pays africains ont délibérément et librement choisi d’observer la neutralité active dans ce conflit. Beaucoup de pays, comme le Cameroun, s’inscrivent dans la diplomatie à l’international selon le principe de non-alignement sur la politique d’un camp ou d’un autre sans être complice d'une agression russe. Ce qui leur permet de poursuivre sereinement la conduite de leurs relations bilatérales dans la routine diplomatique pure selon le terme juste au président Paul Biya.
Dès lors comment peut-on comprendre l’attitude affichée par les Africains ?
Pour bien comprendre l’attitude des Africains, il faut connaitre et comprendre les valeurs et les principes qu’ils partagent, qui les motivent et qu’ils défendent en tant pays ayant subi la colonisation et qu’ils ne cessent de dénoncer. Pour ce faire, on va faire un peu de sociologie politique ou diplomatique. Ces valeurs et ces principes sont l’intangibilité des frontières, l’inviolabilité de la souveraineté territoriale, la souveraineté des Etats et l’indépendance nationale.
Si on ne tient pas compte de cela on ne comprendra rien à leur attitude qui, de mon point de vue, est cohérente et parfaitement logique. Ces valeurs et ces principes sont consignés dans les textes fondateurs de l’Union Africaine. C’est ce qu’observe merveilleusement notre pays le Cameroun par exemple. Le Sénégal, dont le vote est scruté puisque le pays assure la présidence tournante de l’Union africaine, a cette fois voté pour la résolution. À deux reprises, Dakar s’était abstenu, assumant une position de principe de « non-alignement. Mais l’Union africaine défend dans ses textes fondateurs l’intangibilité des frontières et l’inviolabilité de la souveraineté territoriale. On peut donc comprendre qu’on ne peut pas accepter la violation de ces sacro-saints principes ailleurs dans le monde sans les dénoncer.
Du côté de Pretoria, malgré les efforts diplomatiques du président américain, Joe Biden, qui a reçu à Washington, son homologue Cyril Ramaphosa en septembre dernier, l'Afrique du Sud s'est abstenue lors du vote de l'ONU sur l'annexion des territoires ukrainiens par la Russie. L'ambassadrice du pays à l'ONU, Mathu Joyini, a expliqué que l'Afrique du Sud considérait l'intégrité territoriale de l'Ukraine comme « sacro-sainte » et rejetait toute action d'un État qui violerait la charte des Nations unies. Cependant, a-t-elle ajouté, l'Afrique du Sud s'est abstenue de voter pour le texte de la résolution, car certains éléments de celui-ci ne contribuaient pas à une résolution pacifique du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
On a également observé l'abstention du Mali et de la Centrafrique, des pays qui dépendent pourtant militairement de la Russie, où sont déployés depuis des mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner. Cela prouve à suffisance que chaque pays a le droit souverain de faire ce qu'il veut. Donc pour isoler la Russie sur la scène internationale, l’Union Européenne et l’Ukraine ne pourront pas compter sur l’Afrique. Enfin ces changements de positions ne dénotent pas seulement des jeux d’alliance qui se jouent sur le continent africain entre les puissances occidentales qui désirent isolées le Kremlin et la Russie qui malgré tout continue de grappiller du terrain et de se faire de nouveaux amis.
Les changements de positions relevés ça et là sur le continent n’indiquent pas à proprement parlé un soutien définitif à l’Ukraine ou un rejet de la Russie. Les africains se déterminent aujourd’hui librement en fonction de leurs intérêts propres et de leur ancrage idéologique contre la colonisation et la domination d’où qu’elle vienne.
Ne pas prendre part au vote ou s'être abstenu. Quelle est la frontière entre ces deux attitudes en diplomatie ?
L'abstention est un comportement qui consiste à ne pas se rendre aux urnes lors d'une élection, tout en étant inscrit sur les listes électorales. Pourtant, le fait de ne pas aller voter quand on en a le droit et que l’on nous dit que c’est un devoir mériterait d’être vu comme un choix politique, au sens fort du terme.
L’absence de choix lors d’une élection pour un camp quelconque n’est pas une absence de choix politique, on peut penser au contraire que c’est une critique du système politique tel qu’il s’exerce, même si elle n’est pas forcément revendiquée comme telle. Donc ne pas voter, est un acte politique Lors d'une élection, d'un référendum ou plus généralement d'une délibération, le refus de vote est un comportement consistant à refuser de prendre part au vote. Il ne doit pas être confondu avec la position d'abstention.
Dans les procès-verbaux, ils sont généralement comptabilisés avec la mention « Refus de vote », « Ne prend pas part au vote », ou « Ne participe pas au vote ». Comme ça a été le cas pour le Cameroun et les autres pays qui n’ont pas pris part au vote. Le refus de prendre part au vote peut exprimer essentiellement deux positions majeures des personnes vis à vis du vote. Il peut manifester une contestation de la légitimité du vote (car par exemple certains éléments de celui-ci ne contribuaient pas à une résolution pacifique du conflit entre la Russie et l'Ukraine), mais il peut aussi manifester le refus de se sentir légitime à se prononcer.
Dans ce dernier cas le refus de prendre part au vote peut être lié au fait que la personne ne se considère pas ou se signale comme ne faisant pas partie du corps électoral. Le choix de ne pas prendre part au vote peut aussi être fait lorsque la personne se sent en conflit d'intérêt avec le vote (par exemple un pays avec lequel on entretient d’excellentes relations comme la Russie). Les électeurs qui refusent de prendre une position nette sur un projet de délibération qui leur est soumis, quel qu'en soit le motif, peuvent s'abstenir de voter ou refuser de voter.
L'abstention est parfois considérée comme une fuite de responsabilité, un manque de courage dans une prise de décision (souvent face à un problème délicat et/ou non compris par le votant). Le refus de vote est lui généralement interprété différemment. Il apparaît comme plus politique et comme traduisant un profond désaccord sur le fond et la forme du texte proposé. Le refus absolu de participer au vote proposé peut s'exprimer pour des raisons fondamentales humanistes, économiques, sociales ou de légalité sur l'idée même d'avoir à voter sur une délibération.