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TCHAD

Tchad : "47% de notre population vit sur 10% du territoire national", Pahimi Padacké


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 11 Août 2022


Le chef du gouvernement Pahimi Padacké s'est appesanti cette semaine sur la question des conflits intercommunautaires lors du grand rendez-vous de l'École nationale d'administration (ENA). Dans un contexte marqué par un regain de violences meurtrières entre agriculteurs et éleveurs, le premier ministre a proposé des solutions.


Le chef du gouvernement Pahimi Padacké Albert. © Mbaïnaissem Gédéon/Alwihda Info
Le chef du gouvernement Pahimi Padacké Albert. © Mbaïnaissem Gédéon/Alwihda Info
"Nous recevons entre 3 à 4 mois de pluies. Après les quatre mois maximum de pluies, les herbes sèchent et les eaux tarissent. Les populations et le bétail qui se trouvent dans ces zones sont obligées de migrer. C' est un phénomène naturel et ça fait une pression sur la ressource, ce qui fait que le paysan et l'éleveur se retrouvent confrontés à une concurrence", explique le premier ministre.

Les couloirs de transhumance, tracés lorsque le Tchad avait 5 millions d'habitants, sont obstrués par la pression démographique des êtres humains mais aussi l'accroissement des animaux. De l'avis du chef du gouvernement, "ce qu'il faudra faire, c'est un travail d'investissement de fonds, c'est que notre agriculture devienne beaucoup plus intensive et extensive par des petits espaces pour qu'on soit à mesure de récolter plus pour nourrir plus de bouches, ça va limiter l'occupation des terres agricoles".

S'agissant de l'élevage, Pahimi Padacké estime qu'il faut le rendre intensif : "à quoi ça sert d'avoir 1000, 2000 têtes de bétail s'il ça crée pas de richesses pour l'éleveur ? Il faut créer de la valeur dans les sous-produits de l'élevage et amener l'éleveur à se débarrasser de son bétail et devenir riche avec le produit de son bétail".

Ainsi, il faudrait travailler sur la récolte des eaux de ruissellement. "Aujourd'hui, nous pleurons tous des inondations. La zone sahélienne tchadienne aujourd'hui est sous inondation. On n'a qu'à investir pour récolter ces eaux et les stocker en vue de maintenir le bétail dans la zone sahélienne, avoir de l'eau à boire et permettre aux populations de développer l'agriculture de saison sèche", préconise le premier ministre.

"Nous ne produisons que pendant trois mois pour en vivre 12 mois. Comment allons-nous nous en sortir ? Il faut investir dans la récolte et le stockage des eaux de ruissellement. Nous savons très bien que la zone sahélienne du Tchad repose sur une nappe phréatique la plus abondante d'Afrique. Il faut investir pour sortir cette eau par des forages, faire de l'irrigation afin que nos populations puissent produire en saison sèche", détaille Pahimi Padacké.

Et d'ajouter : "aujourd'hui, en Argentine, en Europe, il n'y a plus d'élevage de transhumance. Les éleveurs sont fixés dans le cadre des fermes, le bétail ne marche plus sur des milliers de kilomètres. Ce bétail qui marche sur des milliers de kilomètres, vous même ici vous faites du sport pour ne pas grossir, vous voulez que le bétail grossisse, il va marcher 10 km, il va faire quelle chaire ? Ce n'est pas possible. Il faut qu'on arrive à investir et cet investissement, je vous le dis, ce n'est pas à la portée du budget de l'État. Ça va créer de la richesse et ça va éviter les conflits agriculteurs-éleveurs".



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