
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) indique que la majorité de ces réfugiés fuient l'escalade de la violence dans les camps de déplacés de la région du Darfour, notamment à Zamzam et à El Fasher. Les équipes humanitaires de l'ONU présentes sur le terrain ont constaté un afflux important de réfugiés dans les provinces tchadiennes du Wadi-Fira et de l’Ennedi-Est.
La situation à El Fasher, dans le camp de déplacés de Zamzam, et le long de l’axe El Fasher–Tawila, reste extrêmement tendue, avec de violents affrontements signalés, poussant de nombreux Soudanais à chercher la sécurité au Tchad.
Le HCR souligne dans son dernier rapport de situation que, d’après les témoignages poignants des nouveaux arrivants, un nombre important de personnes seraient encore en route vers le Tchad, effectuant de longues marches à pied depuis le Soudan en raison des coûts de transport prohibitifs. Parmi ces réfugiés, de nombreux enfants portent les stigmates de la guerre, ayant subi des blessures. Des familles entières ont été séparées, et certains de leurs membres sont portés disparus, exacerbant la détresse et la vulnérabilité de ces populations, en particulier les mineurs. Cette situation alarmante met en évidence la nécessité urgente de renforcer les mécanismes de protection, de fournir des soins médicaux d’urgence adéquats et d'offrir un soutien psychosocial essentiel à la frontière et dans les zones d’accueil.
La ville d'El Fasher demeure le théâtre de violents combats opposant l’armée soudanaise, qui contrôle toujours cette capitale de l’État du Darfour du Nord, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Le HCR précise, citant des sources sur place au Soudan, que « la situation sécuritaire demeure extrêmement précaire, notamment au Darfour », et que « les combats persistants causent de lourdes pertes civiles et ont des répercussions directes et dévastatrices sur les communautés locales ».
Épuisés et souvent démunis de tout, ces réfugiés arrivent au Tchad au terme de marches exténuantes, ayant parcouru de longues distances et parfois contourné les zones de combat pour échapper au danger, ou entassés à bord de camions pour ceux qui en avaient encore les moyens. Les témoignages recueillis par les équipes de l’agence onusienne font état « d'attaques ciblées, de pillages et d'actes de violence sexuelle » subis par les populations civiles.