Les chiffres mondiaux sont alarmants : environ 304 millions de personnes vivent avec l’hépatite B ou C, et des centaines de milliers de vies sont perdues chaque année. Le rapport 2024 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que 1,3 million de personnes sont décédées des complications liées aux hépatites B et C.
La situation en Afrique est particulièrement préoccupante. En 2022, le continent représentait 63 % des nouvelles infections par l’hépatite B dans le monde, soulignant le fardeau disproportionné que subit la région.
Le thème retenu pour l'année 2025, « Hépatite : faisons tomber les barrières », est pertinent car il met en lumière le caractère silencieux de cette épidémie. De nombreuses personnes vivent avec le virus sans le savoir, jusqu'à l'apparition de complications graves telles que la cirrhose ou le cancer du foie. Ce thème exhorte les acteurs de la santé mondiale à redoubler d’efforts pour intensifier la lutte contre les hépatites.
Au Tchad, les données des centres de prise en charge de N’Djaména montrent que 3 500 patients sont actuellement sous traitement pour l’hépatite B et 1 500 pour l’hépatite C. Cependant, l'accès aux soins reste difficile pour de nombreux patients, notamment en raison du coût élevé des traitements et des examens biologiques.
Face à cette réalité, le Ministère de la Santé publique et de la Prévention étudie des stratégies pour améliorer l’accès universel au traitement dans le cadre de la couverture santé universelle. Lever les barrières d’accès aux soins pour les patients atteints d’hépatite s’inscrit pleinement dans cette dynamique, conformément aux orientations du Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, Président de la République.
Pour atteindre l’objectif mondial d’élimination de l’hépatite d’ici 2030, le ministère, via le Programme sectoriel de lutte contre le Sida, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (IST), a déjà mené plusieurs actions majeures :
- Des campagnes intégrées de dépistage de masse à N’Djaména, dans les provinces et au camp militaire de Koundoul.
- La formation de quarante (40) prestataires de santé à N’Djaména sur la prise en charge intégrée et décentralisée des hépatites B et C.
En conclusion, la Secrétaire d’État a souligné l’urgence de mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du Plan stratégique national de lutte contre l’hépatite. Elle a lancé un appel :
- Aux responsables sanitaires, pour mieux capitaliser les données disponibles et quantifier les besoins.
- Aux partenaires techniques et financiers, ainsi qu’aux secteurs public et privé, pour soutenir les efforts nationaux par un appui concret et coordonné.