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Tchad : MSF urge les acteurs internationaux à répondre à la crise des réfugiés soudanais


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 4 Septembre 2023


Le conflit qui sévit au Soudan a forcé plus de quatre millions de personnes au déplacement. Parmi elles, environ 3.3 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. 380 000 personnes ont en revanche fuit vers le Tchad, cherchant refuge dans des camps autour de la ville frontalière d’Adré. Les équipes MSF sur place sont actuellement témoins des conditions de vies désastreuses auxquelles ces réfugiés font face, notamment de graves pénuries de nourriture, d’eau, d’installations sanitaires, d’abris et d’accès aux soins de santé.


Des réfugiés soudanais à l'Est du Tchad. © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
Des réfugiés soudanais à l'Est du Tchad. © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
MSF appelle les Nations Unies, les donateurs internationaux et les organisations humanitaires à urgemment répondre aux besoins des réfugiés soudanais à Adré et dans le reste de la région du Ouaddaï.
 
« C’est dur de décrire ce que ces personnes traversent… Certains ont entamé leur cinquième semaine sans nourriture », explique Susana Borges, coordinatrice d’urgence sortante de MSF à Adré. « Des parents nourrissent leurs enfants avec des insectes, de l’herbe ou des feuilles ! L’eau et les sanitaires manquent grandement, et nombre sont celles et ceux qui n’ont pas d’abris à proprement parler. Comment ces personnes peuvent-elles survivre dans pareilles conditions ?  Les réfugiés attendent désespérément des rations de nourriture, mais n’ont aucun ustensile de cuisine. Comment cuisiner sans même une casserole ? ».
 
« Les besoins de santé les plus urgents auxquels nous faisons face sont le paludisme, la diarrhée et la malnutrition. Nous faisons de notre mieux, mais les besoins sont massifs et il y a des limites à ce que nous pouvons faire », selon Susana Borges, coordinatrice d’urgence MSF.
 
Au Soudan, le nombre des personnes forcées de fuir leur maison augmente quotidiennement. Les équipes médicales MSF au Soudan reçoivent un grand nombre de patients et patientes avec des blessures par balles ou suites à des explosions. Le système de santé soudanais plie sous la pression. En plus d’être débordées, de manquer d’approvisionnements, de personnel voire, dans certains cas, d’eau et d’électricité, plusieurs infrastructures de soins ont été endommagées par le conflit.
 
« Nous sommes très inquiets pour la population soudanaise et son accès aux soins, ainsi que des risques plus élevés d’épidémies due à la situation actuelle », affirme Trish Newport, responsable des réponses d’urgence MSF.
 
« Nous sommes également profondément préoccupé pour celles et ceux qui ont fuit le Soudan vers le Tchad. La situation au Tchad est une urgence extrême, et elle risque de se détériorer davantage sans une augmentation conséquente et immédiate de la réponse humanitaire », déclare Trish Newport, responsable des réponses d’urgence MSF.
 
Dans la région du Ouaddaï, dans l’Est du Tchad, les équipes MSF fournissent des soins de santé cruciaux, en partenariat avec le ministère de la Santé. La capacité de l’hôpital d’Adré et de quatre centres de soins a été renforcée pour atteindre 420 lits. En addition, une clinique d’une capacité de 38 lits dans le Camp Ecole conduit 460 consultations chaque jour. La région fait face à une haute prévalence de paludisme et de diarrhée, alors que 372 enfants sont sous traitement pour malnutrition.
 
Dans l’hôpital d’Adré, ce sont 150 personnes qui sont soignées en traumatologie, majoritairement pour des blessures par balles contractées au Soudan, ainsi que 133 enfants faisant face à une menace vitale à la suite de complications liées au paludisme ou à la malnutrition. Nos équipes ont également commencé à soutenir des victimes de violences sexuelles dans la maternité de l’hôpital.
 
Les équipes de santé mentale MSF actives dans le Camp Ecole sont venues en aide à des réfugié·e·s ayant été victimes de pertes importantes, de viols ou de violence sexuelle durant leur fuite vers le Tchad. De nombreuses femmes ont raconté avoir été enfermées dans une pièce et violées en réunion par plusieurs hommes. Au vu de la gravité de leur souffrance et traumatismes, ces personnes ont besoin d’une prise en charge complète et continue. Un engagement ferme de la part des Nations Unies, d’autres organisations et des donateurs est cruciale pour s’assurer que ces personnes soient sauvées de ces conditions potentiellement mortelles.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)