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TCHAD

Tchad : Mahamat Idriss Deby explique les circonstances qui ont entouré l'annonce de la mort de son père


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 4 Février 2023


Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président tchadien, a expliqué dans un reportage comment il a appris la mort de son père. Le combat à Zigueï, où se trouvait le président, avait commencé à 5 heures du matin et selon M. Deby, "nous avons détruit l'ennemi". Après le combat, il a demandé à son adjoint, le général Ibrahim Souleyman dit "Allawahit", de l'amener à l'endroit où se trouvait son père. À la surprise du fils, le Maréchal du Tchad n'était pas à son bivouac. Dans un premier temps, il a été informé par le commandant de l'armée de l'air, le général Amine Idriss, que son père avait été blessé et évacué à N'Djamena.


Le général Mahamat Idriss Deby, en avril 2021 sur la ligne de front. © DR
Le général Mahamat Idriss Deby, en avril 2021 sur la ligne de front. © DR
Le 18 avril 2021, le président du Tchad, Idriss Déby Itno, a été grièvement blessé à 20 km de la ligne de front. Son fils, Mahamat Idriss Déby, qui était en mission sur la ligne de front, a expliqué les circonstances qui ont entouré l'annonce de la mort de son père, dans un reportage intitulé "Le Tchad à l'épreuve d'une transition" réalisé par la Direction générale de la communication de la Présidence de la République.

Mahamat Idriss Deby a commencé à avoir des doutes sur le sort de son père lorsqu'il a appris que celui-ci n'était pas à l'endroit où il était censé bivouaquer, à 20 km de sa zone de combat. "Arrivés sur le lieu où le Maréchal est censé bivouaquer, il n'était pas là. On nous a dit qu'un hélicoptère est venu le matin chercher le Maréchal", a déclaré M. Deby.
"Ça m'a un peu surpris. J'avais décidé de me rendre à N'Djamena. Nous avons pris un véhicule et nous sommes partis pour Mao. Sur la route, le commandant de l'armée de l'air m'a appelé et m'a dit que si nous continuions par la route, nous n'arriverions pas rapidement. Il m'a demandé de lui donner mes coordonnées et de lui dire où nous étions, et qu'ensuite, il nous enverrait un hélicoptère. Nous nous sommes arrêtés et nous avons attendu l'hélicoptère qui est venu nous chercher à Mao. C'est en montant dans l'hélicoptère que le technicien ou le pilote m'a passé au téléphone le commandant de l'armée de l'air. Il m'a dit : "Écoute, ton père est décédé", Mahamat Idriss Deby.

Le général Mahamat Idriss Deby, alors commandant de la garde présidentielle, a reçu un appel du commandant de l'armée de l'air, le général Amine Idriss, lui apprenant d'abord que son père avait été blessé et évacué vers N'Djamena. Mahamat a été envoyé à N'Djamena par hélicoptère pour être aux côtés de son père.

Le général Amine Ahmed Idriss, chef d'état-major de l'armée de l'air, a également témoigné sur les événements de cette journée difficile. Il a expliqué avoir reçu un message d'évacuation sanitaire d'urgence depuis les lignes de front de Zigueï concernant le président de la République et s'être rendu sur les lieux pour procéder à l'évacuation.
"L'équipe sur place m'a prévenu qu'il s'agissait du président de la République. J'ai demandé quel était son état : on m'a prévenu que son état était grave. C'était 1h20 minutes de vol à partir de Zigueï pour arriver à N'Djamena", a détaillé le général Amine Ahmed Idriss.

"C'était un sentiment de frustration (...) Il fallait faire les choses très vite, mettre l'antenne médicale en place, prévenir les médecins compétents", a déclaré le général Amine Ahmed Idriss.

M. Deby a ensuite décrit le moment où il a appris la nouvelle de la mort de son père, à bord de l'hélicoptère : "le commandant de l'armée de l'air m'a appelé et m'a dit écoute : ton père est décédé." M. Deby a également expliqué comment cette nouvelle l'a affecté : "C'était le moment le plus difficile de ma vie en tant que fils (...) en tant que fils, son père est immortel, d'autant plus qu'il est président".

Pendant le trajet en hélicoptère vers la capitale, le général Mahamat a déclaré s'être retenu de parler et de pleurer. Il est arrivé à N'Djamena en fin d'après-midi et a été accueilli par le commandant de l'armée de l'air.
"C'était le moment le plus difficile de ma vie en tant que fils", Mahamat Idriss Deby

Le général Amine explique qu'à l'arrivée du général Mahamat Idriss Deby à N'Djamena, il l'a accompagné à la Présidence de la République. Le général Amine a déclaré : "Nous avons fait un choix pour le Tchad et pour son avenir. Nous devons continuer à travailler pour le Tchad."

Mahamat Idriss Deby a témoigné des évènements, à son arrivée au Palais présidentiel : "Je suis venu, il y avait l'ambassadeur Daoussa Deby, qui est mon oncle, et de proches conseillers. J'ai demandé à voir le corps de mon père, ce qui n'était pas facile. En tant que militaire, j'éprouvais également de l'angoisse."

"Une fois le décès constaté, il était important de ne pas céder à la panique. Il fallait rassembler son énergie pour réfléchir, car la stabilité du pays était prioritaire sur tout autre considération. Il n'était pas possible de permettre des scènes de chaos au Tchad", a souligné le général Amine Ahmed Idriss, chef d'état-major de l'armée de l'air.

Après que l'armée a pris acte du désistement du président de l'Assemblée nationale, Dr. Haroun Kabadi, le président de la Cour Suprême, Samir Adam Annour, a révélé qu'il a fallu veiller toute une nuit pour préparer les textes de transition.

"Pour la composition du CMT, la proposition majoritaire est venue de moi", selon le chef d'état-major général des armées, le général Abakar Abdelkerim Daoud.

Le 20 avril 2021, le deuil national a été décrété pour honorer la mémoire du président Idriss Déby. Aujourd'hui, le pays a entamé sa deuxième phase de transition politique.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)