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Tchad: Paris porte une 'lourde responsabilité' dans la répression, selon les rebelles (AFP)


Alwihda Info | Par - Җ€BIЯ - - 16 Février 2008


Après être initialement restée muette, la France a finalement réclamé cette semaine des "clarifications" sur le sort des opposants, et a espéré vendredi que "l'instauration de cet état d'urgence ne (nuirait) pas à l'exercice des libertés publiques et du fonctionnement de l'Etat de droit". L'alliance rebelle qui a attaqué N'Djamena les 2 et 3 février avant de se replier dans le sud-est du Tchad a déjà accusé l'armée française d'avoir participé activement aux côtés des forces régulières tchadiennes à la bataille pour le contrôle de la capitale.


LIBREVILLE (AFP) — La France n'a critiqué l'instauration de l'état d'urgence et les arrestations d'opposants au Tchad que "du bout des lèvres" et porte donc une "lourde responsabilité" dans la "répression" en cours, ont dénoncé samedi les rebelles tchadiens dans un communiqué.

"Après l'instauration de lois d'exception au Tchad, la France sort enfin de sa réserve pour exprimer ses craintes sur une remise en cause de ce qui reste du processus démocratique", déclare Abderaman Koulamallah, porte-parole de l'alliance rebelle qui a échoué début février à prendre le pouvoir.

"Les protestations du bout des lèvres du gouvernement français ne l'absolvent pas d'une complicité avec le régime dictatorial du (président) Idriss Deby", poursuit-il dans ce texte lu à l'AFP par téléphone satellitaire.

Il estime que "la France porte dès lors la lourde responsabilité d'une complicité active dans la répression et les crimes actuellement commis par son allié Deby", citant les arrestations de trois figures de l'opposition politique "par des militaires de l'armée nationale".

Après être initialement restée muette, la France a finalement réclamé cette semaine des "clarifications" sur le sort des opposants, et a espéré vendredi que "l'instauration de cet état d'urgence ne (nuirait) pas à l'exercice des libertés publiques et du fonctionnement de l'Etat de droit".

Dans leur communiqué, les rebelles demandent "à la France de cesser immédiatement son implication militaire dans le conflit pour prouver sa bonne foi (et) aux démocrates français de ne pas se taire face à l'attitude de leur gouvernement".

L'alliance rebelle qui a attaqué N'Djamena les 2 et 3 février avant de se replier dans le sud-est du Tchad a déjà accusé l'armée française d'avoir participé activement aux côtés des forces régulières tchadiennes à la bataille pour le contrôle de la capitale.

Paris a démenti ces accusations.

Présente au Tchad avec le dispositif Epervier, fort actuellement de quelque 1.450 hommes, l'armée française a apporté un soutien décisif aux forces gouvernementales, en leur acheminant des munitions, en leur fournissant des renseignements aériens sur les positions rebelles, et en protégeant l'aéroport de N'Djamena contre toute attaque.

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