Tchad : Une société dévoile un projet ambitieux pour les tchadiens

Son nom est Sigui Pouidankreo, 38 ans, tchadien, originaire de Fianga, il réside en France, à Bourges précisément. Il est consultant expert en commerce international, juriste d'entreprise et fut aussi chargé d'affaires auprès du centre international d'opportunités d'affaires. Il est un passionné des nouvelles technologies et des énergies renouvelables. Autodidacte, administrateur de global technologie Europe et Toumai Hanana technologie Tchad -fondé en 2012- il est avant tout passionné de son pays, patriote et pan-africaniste dans l’âme.

Sigui Pouidankreo est le fondateur de Toumai Hanana Technologie, une entreprise de droit tchadien spécialisé dans les produits issus des nouvelles technologies de l'information et de la communication et des énergies renouvelables. Le siège de l'entreprise est à N’Djamena, provisoirement au quartier Moursal. Le secteur d'activité est basé sur l'informatique, la téléphonie et fourniture de solution clef en main en énergie solaire domestique ou publique.


"Nous allons commercialiser des tablettes pc éducatives de marque TOUMAI destinées globalement a l'enseignement au Tchad mais aussi en Afrique, un concept unique en Afrique car les tablettes pc éducatives Toumai intègrent des applications multiples développées spécialement pour l'Education scolaire, qui seront accessibles en réseau, via une plate forme sécurisée, a tout élève a partir du niveau collégien jusqu'au niveau universitaire. Cet espace numérique sera accessible au sein des Etablissements tout comme a distance. Les enseignants seront accessibles soit directement sur la plate-forme ou par mails ceci même en période de vacances ce qui devrait contribuer efficacement à élever le niveau des études au Tchad. Les étudiants pourront réviser leurs cours", nous explique Sigui Pouidankreo, fondateur de Toumaï Hanana Technologie.

"Le résultat des deux dernières session de baccalauréat au Tchad ont été catastrophique et nous en avons tous été affectés, le chef de l’Etat en premier. Cette situation témoigne de l'urgence qu'il y a à apporter des solutions nouvelles et innovantes, l’école numérique au Tchad et en Afrique est possible et la technologie Toumaï a toute sa place dans l'émergence numérique africaine d’aujourd’hui et surtout celle de demain", selon Sigui Pouidankreo.

Ses solutions numériques contribueraient aussi à la dématérialisation de l'administration par la mise en place de diverses plateformes numériques qui mutualiserait les ressources documentaires de la bibliothèque nationale et celui de l'Unesco par exemple, la promotion de la culture tchadienne de sa cuisine, de son art, sa musique, la télévision nationale, son musée et son tourisme.

"Nous commercialiserons aussi des ordinateurs portables classiques, des ordinateurs de bureau sans unité centrale (celle-çi est incorporée dans le moniteur plat) ainsi que des téléviseurs avec technologie 3D, à cela s'ajoute un autre secteur de mon entreprise : Des lampe solaires, des kits solaires pour fourniture électrique à usage domestique et des lampadaires pour éclairage publique en milieu urbain ou rural", dévoile-t-il.

« Toumaï Hanana Technologie est une entreprise citoyenne et soldaire de la jeunesse tchadienne », selon son directeur. En effet, sa société mettra en place un pole sociaux-économique indépendant à qui sera reversé 2% des produits de la vente pour parrainer et encourager l'apprentissage de l'outil informatique dans les collèges et lycées en milieu rural par la mise à disposition gratuite de tablettes et ordinateurs portables, la formation des enseignants sera également prise en charge. Ce fond contribuerait également à la sensibilisation des élèves en matière de prévention et lutte contre le sida et autres MST, soit directement ou par l'intermédiaire d'organismes et associations diverses.

Au Tchad, moins de 3% de la population a accès à internet. On dénombre moins de 40 000 ordinateurs dans les foyers. La fracture numérique est grande. A court terme, Sigui Puidankreo pense qu'il incombe à nos gouvernants de mettre en place des dispositifs qui puissent permette d'encourager les ménages à s’équiper d'avantage en soutenant les projets comme le sien car « l'outil informatique est aujourd’hui indispensable pour toute les couches de notre société, tant pour étudier, entrer dans la vie active, ou s'informer en faisant des recherches ». 

Son rêve de patriote est de voir la ménagère tchadienne, entrain de tourner la boule dans sa cuisine tout en regardant son feuilleton préféré sur une tablette TOUMAÏ, « que toutes nos institutions en soient équipées au nom de la préférence nationale et du patriotisme économique ».

"Je profite d'ailleurs de l'occasion qu'il m'est permis pour lancer un appel direct à l'endroit du Président de la République, Idriss Déby pour lui dire combien la jeunesse tchadienne croit en son pays et son Président. Le projet Toumai Hanana technologie est non seulement cohérent avec les exigences du moment mais aussi avec l'ambition inconditionnelle qu'il porte pour notre mère patrie le Tchad, c'est aussi l'occasion de lui dire que son discours d'investiture du mois d'Août 2011 a été entendu par la jeunesse, que la jeunesse n'a pas vocation à l'immobilisme, que celle-ci a osé et osera encore, qu'elle est courageuse et audacieuse, que son rêve peut se réaliser, que la jeunesse peut incarner la renaissance et l'émergence du Tchad qu'il appelle de tous ses vœux, c'est un SOS, un appel de détresse", lâche le jeune patron.

Ce projet aurait pu connaitre le jour il y a plus d'un an, Sigui Pouidankreo affirme avoir écrit à plusieurs reprises au chef de l'Etat. "Je suis seul et je ne tiendrai pas longtemps", avance-t-il. "Je lui demande de nous venir en aide pour que ce projet aille à son terme parce que chaque rendez-vous que nous manquons est contre-productif pour notre pays, le monde avance, il ne nous attend pas, c'est maintenant que ça se passe".

Le 9 novembre dernier, lors de la préparation pour la remise officielle du crane de Toumaî à l'UNESCO, Sigui Pouidankreo s'est entretenu avec le ministre de l'Enseignement Secondaire, le ministre de l'Enseignement Supérieur, le ministre de la Culture et le conseiller à l'Education et à la Formation à la Présidence de la République. "Je leur ai remis à chacun un dossier complet de mon projet qui a trouvé auprès d'eux un accueil enthousiasme. Ils m'ont assuré de tout leur soutien et de leurs encouragements. La semaine d'après j'ai envoyer quelques échantillons de mes produits au Tchad à mon représentant, Doulgué David", nous explique le consultant-expert en commerce international.

Pour aider à réduire la fracture numérique, les "produits ont été pensés et conçus pour répondre aux besoins techniques des tchadiens et accessible a des prix en accord avec les revenus de la population tchadienne et par extension africaine". Il "propose des produits qui ont déjà fait leurs preuves et qui respectent les normes européennes gage d'une qualité supérieure". De plus, étant le fournisseur et vendeur, il "garantie des prix maîtrisés chez tous [ses] revendeurs". Et d'ajouter, que "une tablette TOUMAÏ offre indépendance par la liberté de connexion a toute heure et en tout lieu".

Pourquoi ne pas créer un fournisseur d'accès à internet au Tchad qui se démarquera des autres avec une connexion moins chère. Excès d'ambitions ou projet irréalisable ? Justement, Sigui pense que ce serait l'idéal s'il pouvait vendre ses tablettes avec son propre réseau internet, "tout projet a un début et grandit jour après jour", il est malheureusement encore trop tôt pour qu'on nous dévoile d'amples informations sur la suite de son projet.

La fibre optique est désormais reliée jusqu'à la capitale N'Djamena depuis plus d'un an maintenant. Cependant, son lancement a été reporté à plusieurs reprises, maintenant, on n'en parle plus. Le patron de Hanana Technologie croit savoir que ces problèmes seront "résolus d'ici 2015". "gardons espoir". Pour lui, "toute technologie a ses problèmes d'implantation et d'exploitation aux quels le gouvernements a du faire face".
La majorité des tchadiens ne maîtrisent pas l'outil informatique, ils privilégient les téléphones portables pour accéder à l'internet pour plusieurs raisons. Faut-il encourager l'usage des smartphones au détriment des ordinateurs ou bien équilibrer ? De l'avis de Sigui Pouidankreo, "Il ne peut y avoir de maîtrise d'un outil tant que l'on ne possède pas cet outil. Jusqu'à présent les tchadiens utilisaient le matériel qui leur était accessible. Pour moi il n'y a pas de concurrence entre ordinateur, tablettes et smartphones : à chaque utilisateur son besoin et le choix de son matériel. Mes tablettes offrent un choix supplémentaire en n'oubliant pas qu'elles seront assorties d'une formation de prise en main gratuite et adaptée au niveau de l'utilisateur".

L'administration n'est pas épargnée, la majorité du personnel dont les secrétaires utilisent les ordinateurs pour les jeux de cartes ! Comment habituer les gens à se servir de l'outil informatique ? (rires) Le fondateur de Toumai Hanana Technologie pense le contraire, pour lui, "les secrétaires maîtrisent l'informatique, le fait qu'elles jouent à des jeux sur leur lieu de travail le prouve ! Si elles possédaient leur propre matériel a leur domicile elles pourraient satisfaire leurs besoins ludiques et ainsi être plus efficaces au travail !. Plus sérieusement , l'outil informatique fait partit de notre quotidien depuis des années, je pense qu'il serait plus difficile d’empêcher quelqu’un de s'en servir que l'inverse ! Non ?".

Aujourd'hui, il y a une légère montée en puissance des réseaux sociaux au sein de la jeunesse tchadienne, on compte près de 50.000 utilisateurs de Facebook notamment, même si ce chiffre est encore très peu. Pour Sigui Pouidankreo, "la montée en puissance des réseaux sociaux est mondiale, comment empêcher quiconque d'y avoir accès ? C'est une source de connaissance mais surtout une porte ouverte vers les autres". Il prend exemple sur un groupe "Jeune Progressiste" qu'il a lancé sur le réseau social "Facebook". Selon lui, ce groupe "a permis de véhiculer les informations sur le projet TOUMAÏ technologie et de recevoir de nombreux messages de soutien venant de partout, d'Europe et d'Afrique. Pour [lui] Facebook et les autres réseaux sociaux sont ce que nous en faisons ! La jeunesse avait les textos à présent voilà Facebook !"