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TCHAD

Tchad : Wakit Tamma se réserve le droit de "suspendre les discussions ouvertes avec le PCMT"


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 19 Février 2022


Wakit Tamma met en garde les autorités militaires de la transition, affirmant qu'elles n’ont aucune légitimité et légalité pour engager le Tchad et le transformer en un dépotoir de la force Barkhane.


Les coordonnateurs de Wakit Tamma, Me. Max Loalngar et Dr. Sitack Yombatina. © Ali Moussa/Alwihda Info
Les coordonnateurs de Wakit Tamma, Me. Max Loalngar et Dr. Sitack Yombatina. © Ali Moussa/Alwihda Info
Par un communiqué de presse fait ce vendredi 18 février 2022, Wakit Tamma met en garde les autorités militaires de la transition, affirmant qu’elles n’ont aucune légitimité et légalité pour engager le Tchad et le transformer en un dépotoir de la force Barkhane. Wakit Tamma demande aux autorités françaises, notamment à Emmanuel Macron et à son ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian, de respecter le peuple tchadien.

Les coordonnateurs de Wakit Tamma, Me. Max Loalngar et Dr. Sitack Yombatina, ont affirmé qu’en dépit de la bonne volonté de leur organisation et de la bienveillance de ses responsables d’avoir fait une rencontre avec le président du Conseil militaire de transition (CMT) le 9 février 2022, la coordination se réserve le droit de ne plus croire à un dialogue annoncé, reporté et dont les fondements sont sapés tous les jours par les actions du CMT ; de suspendre les discussions ouvertes avec le PCMT dans la perspective d’un dialogue serein, inclusif et utile au peuple tchadien ; et d’appeler toute la population à une désobéissance civile des actions du CMT sur l’ensemble du territoire. 

Pour les coordonnateurs de Wakit Tamma, la disparition du défunt président de la République Idriss Deby Itno a été perçue comme une libération et une opportunité unique pour bâtir enfin un Tchad nouveau. Malheureusement, les aspirations légitimes du peuple tchadien ont été sapées par le CMT qui a vendu aux citoyens la paix la sécurité et un dialogue inclusif.

Me. Max Loalngar et Dr. Sitack Yombatina révèlent que dix mois plus tard, les tchadiens dans leur ensemble ont déchanté : ils gémissent, ils pleurent et sont interdits d’enterrer leurs morts. Ils rappellent que, le 27 avril et le 8 mai 2021, 18 jeunes manifestants pacifiques ont été réprimés dans le sang par la junte militaire avec la complicité des autorités françaises. Et encore, le 24 janvier 2022 une répression sauvage des manifestants pacifiques à Abéché s’est soldée par la mort de 21 tchadiens et des nombreux blessés.

Ils ajoutent par la suite qu’en 2021, Faya Largeau a enregistré des cas d’assassinats et des nombreux blessés perpétrés par les forces de défense et de sécurité suite à des manifestations paisibles des citoyens. Me. Max Loalngar et Dr. Sitack Yombatina dénoncent en outre des tueries crapuleuses et gratuites qui ont été perpétrées sur la population de Sandana dans le Moyen-Chari par un groupe d'éleveurs, des repris de justice en liberté, sur une population paisible de cultivateurs avec un bilan de 12 morts.

La coordination des actions citoyennes Wakit Tamma demande avec insistance que le gouverneur du Ouaddaï et du Moyen Chari soient immédiatement suspendus et relevés de leurs fonctions ainsi que les autorités militaires et administratives qui ont montré leurs limites dans la gestion des conflits (l’on ne peut être juge et partie) ; que les auteurs et commanditaires de toutes les tueries des paisibles citoyens depuis l’avènement du CMT soient arrêtés et mis à la disposition de la justice ; que la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire soit fortement actée pour éviter les interventions intempestives des autorités territoriales et centrales dans la gestion des conflits au Tchad ; et qu’une commission indépendante et pluridisciplinaire soir mise en place pour faire la lumière sur toutes les tueries, assassinats et disparitions des citoyens depuis l’avènement CMT.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)