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TCHAD

Tchad : accord de paix de Doha, une « conférence de Berlin » pour le partage du pouvoir ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 10 Août 2022



La main tendue de Mahamat Idriss Déby Itno à ses frères qui ont choisi la voie des armes, pour exprimer leurs divergences politiques, a eu gain de cause.

Depuis 5 mois que les deux parties ont entamé leur pourparlers, sur les 52 groupes politico-militaire, une trentaine a signé l'accord qui prévoit 10 points majeurs d'engagement. Toutefois, une dizaine n'a pas signé, dont le groupe Fact de Mahamat Mahdi Ali, le plus influent des mouvements.

Pourquoi la paix avec ces rebelles doit être la priorité du PCMT ? Sont-ils une menace pour le maintien de Deby fils au pouvoir ou la relation Tchad-France ? De quoi Mahamat Idriss Déby Itno a-t-il peur ? Autant d'interrogations, mais marché conclu avec les politico-militaire. Désormais, rien ne pourra empêcher la tenue de Dialogue national inclusif et souverain.

Même si la Fact reste une menace à craindre, Mahamat Idriss Déby Itno porte la flamme de la paix. Cette vision de convoquer les filles et fils du Tchad à la table des discussions n'est pas mauvaise, mais il n'y a rien de clair encore sur les intentions du pouvoir en place. Car la voix du peuple ne compte pas aux yeux de ceux qui ont brandi les armes pour conquérir le pouvoir. Faut-il le rappeler ?

La gestion du pouvoir est entre les mains des ressortissants de B.E.T, à commencer par Goukouni Weddeye en passant par Hissene Habré, jusqu'à Idriss Deby Itno, mais sans un progrès de développement dans leur localité. C'est la leçon de ces trois têtes dont le denier a fait couler le pétrole. Malheureusement, il a tout saboté du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, car il n'y a eu aucun travail sérieux dans toutes les actions posées.

C'est trop facile de faire la paix, du moment où certains se croient plus importants que les autres dans la gestion de la chose publique. Peut-on parler de paix quand les intérêts ne sont pas partagés ? La paix ne consiste pas à se retrouver autour d'une grande table de discussion, mais plutôt à préserver l'intérêt commun.

C'est ce que Deby père n'a pas compris : la majorité des Tchadiens vivent dans la souffrance, sans accès à l’eau, à la nourriture, manque de couverture sanitaire, tandis que l'éducation est un véritable calvaire. Pendant ce temps, l'autre partie jouit de toutes les ressources du pays. Il faut donc la justice d'abord. Le temps est arrivé de tourner la page de la prise de pouvoir par les armes.

Mais, il faut regarder d'abord la justice sociale, la lutte contre la pauvreté, l'égalité des chances à tous les diplômés, des aspects importants pour un Tchad réconcilié avec lui-même. En attendant la tenue de Dialogue national inclusif et souverain, Mahamat Idriss Déby Itno doit comprendre qu'on ne peut pas souffler le chaud et le froid.

Car la paix attendue par le peuple tchadien est un peu de pain, de paille et de sécurité. Les tapages politiques parfois ne sont pas la solution aux problèmes du Tchad. C'est pourquoi ce Dialogue national inclusif et souverain doit faire primer l'intérêt supérieur de la patrie. Sans cela, c'est une manière de duper à nouveau le peuple tchadien.

« Je ne vous ait apporté ni or, ni argent mais la démocratie », tels sont les propos mensongers du 1er décembre 1990. Un peuple meurtri et affamé n’a pas besoin de beaux discours, mais d'actions.



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