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CULTURE

Tchad : « c’est le moment de faire renaître mon label LG films International » (Liga Elikia Ernest)


Alwihda Info | Par Guillaume Djerane - 6 Septembre 2022


Dans un entretien, Liga Elikia Ernest, réalisateur tchadien de vidéos en plein ébullition se confie à Alwihda Info. Sa carrière, ses exploits, son projet d'avenir, sont au menu de la discussion. Quelques extraits de l’entretien…


Tchad : « c’est le moment de faire renaître mon label LG films International » (Liga Elikia Ernest)
« Je trouve que les choses avancent bien maintenant. Au début, c’était difficile mais là, j’arrive à m’épanouir ». C'est la formule de Liga Elikia Ernest, pour apprécier l'évolution de sa carrière de réalisateur. De qui s'inspire-t-il dans ce métier ? De Hanscanna, Director Kennny, Director Yvan et autres : « je suis plus accroché à leur manière de réaliser les vidéos ».

Un exploit pour le jeune professionnel. Pour lui, le modèle vient d'Afrique de l'Est. La meilleure réalisation pour Liga Ernest, c'est sur les clips de musique afrobeat qui sont pour lui un véritable régal.

Cependant, pour ce qui est des revenus des clips, « il faut se dire les vérités, les gens ne payent pas bien et c’est difficile pour qu’un artiste du pays sorte 200 000 FCFA pour son clip, à l’exception du label Buzz Master War et Homeland Empire qui s'affirment. Certains te diront « aide nous », cela dit, c’est difficile mais on tient le coup », confie le réalisateur.

« C’est le moment pour moi de faire renaître mon label LG films International pour accompagner les entreprises dans la réalisation des films institutionnels, et aussi des clips vidéos à gros budget », annonce Liga Elikia Ernest. Concernant son projet « Avenir », il sollicite les partenariats des ONG présentes au Tchad.

Un bon environnement, un modèle industriel, avec un brassage de professionnels, de toute la chaîne de production audiovisuelle, ensemble sur un projet, c'est le souhait de Liga Elikia Ernest. Un partage d'expériences et de méthode : ce sont les types de collaboration qui lui sont favorables.

Sur les produits audiovisuels locaux, Liga Ernest se montre direct : « les entreprises payent mieux que les artistes, c'est pour cette raison qu'il y a naturellement de la qualité chez les entreprises plutôt que chez les artistes ».

Avec objectivité, le jeune professionnel, soucieux de l'avancée difficile dans sa sphère, prodigue un conseil : « je ne sais pas si je dois conseiller ou s'il faut nous donner des conseils à nous tous. Il faut que les gens se mettent au travail, y compris moi-même. Nous devons juste avoir foi en nous. Je connais des petits pétris de talent ici au pays qui vont être des grands réalisateurs, si les moyens sont mis à leurs dispositions », indique-t-il.

Toutefois, il y a de l'inquiétude avec la menace des professionnels tchadiens par les étrangers, dans leur propre pays. Et ce, parfois à cause du manque d'infrastructures, et de la négligence de l'Etat qui ne crée pas de l'emploi local. Liga est plutôt rassuré quant à l’avenir : « les ONG doivent arrêter de faire venir les étrangers au Tchad pour réaliser les mêmes contenus que nous pouvons faire ici ».

Cela va de même pour les artistes : « il faut qu’ils arrêtent de croire que le bon produit doit venir forcément de l’extérieur ». Liga estime que d’ici cinq ans, les Tchadiens ne travailleront qu’avec des Tchadiens : « j’ai foi en nous tous. Nous devons juste être sérieux dans notre travail et l’avenir nous dira mieux ».



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)