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TCHAD

Tchad : des magistrats traités "d'esclaves" en pleine audience, dénonce l'Ordre des avocats


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 18 Septembre 2020



Le Palais de justice de N'Djamena, au Tchad. © Djimet Wiche/Alwihda Info
Le Palais de justice de N'Djamena, au Tchad. © Djimet Wiche/Alwihda Info
Le Conseil de l'Ordre des avocats du Tchad s'est réuni jeudi en urgence suite à l'évasion d'un condamné d'une salle d'audience du Palais de justice de N'Djamena. Il a annoncé la suspension des activités du Barreau sur l'ensemble du territoire jusqu'à nouvel ordre.

Le bâtonnier Me. Athanase Mbaigangnon, président du Conseil de l'Ordre, a expliqué que "le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun et les autres prévenus ont été situés sur leur sort. (...) Aussitôt le jugement rendu, le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun a traité les magistrats de "Abit" qui signifie esclave et "Farack" qui veut dire bâtard."

"Ses proches (femmes et hommes) lourdement armés ont nargué les magistrats dans la salle d'audiences et ont passé à tabac les autres prévenus avant d'extirper du box des accusés, leur frère, le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun avec cris "youyou", sous l'oeil impuissant des éléments de sécurité du Palais de justice", a-t-il ajouté.

"Et puisque c'est un plan bien muri, d'autres proches attendaient dehors, armés avec des véhicules pour passer à l'étape supérieure en cas de résistance, pour mettre le Palais de justice à feu et à sang", poursuit le bâtonnier.

Le Barreau du Tchad se dit "horrifié par de tels actes qui relèvent d'un autre âge et qui viennent s'ajouter à beaucoup d'autres antérieurs". Il ajoute que"tout cela crée un climat d'insécurité permanent dans l'exercice des activités des acteurs judiciaires dont les avocats."

"La plupart des personnes qui agissent de cette manière et qui se croient au-dessus de la loi ou plus forts que la justice se réclament du cercle du pouvoir ou simplement de la même ethnie", souligne le Barreau qui se dit "préoccupé par de tels actes qui sapent sérieusement l'image de la justice."

L'officier de l'armée et cinq complices qui l'ont aidé, ont été arrêtés quelques heures après l'évasion du Palais de justice. Ils seront poursuivis pour évasion et complicité d'évasion.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)