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Tchad : des pistes de solution pour lutter contre la corruption


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 19 Décembre 2020



N'Djamena - Le Réseau anti-corruption au Sahel a organisé vendredi une table-ronde sur le thème : "renforcer l'intégrité au sein des forces de défense et de sécurité". Les assises ont eu lieu en présence de plusieurs représentants des forces de défense et de sécurité, représentants des associations de défense des droits humains ainsi que le procureur de la République Youssouf Tom.
 
En souhaitant la bienvenue aux participants à cette table-ronde, la coordinatrice du Réseau anti-corruption au Sahel, Aïchatou Garba, affirme que cette table-ronde est organisée pour commémorer la Journée internationale anti-corruption qui a eu lieu le 9 décembre dernier, en partenariat avec l'Organisation des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Le Réseau anti-corruption au Sahel est une association des lauréats du Programme de formation des jeunes engagés dans la lutte contre la corruption au Sahel de l'Institut des Nations-Unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Il regroupe les pays du Sahel à savoir le Tchad, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Sénégal et le Cameroun.

Pour la coordinatrice Aïchatou Garba, les actions de ce Réseau ont pour mission de minimiser les pratiques de corruption pour le développement et la stabilité de la région du Sahel. Bien que la région du Sahel soit dotée d'énormes ressources naturelles et humaines, les pays du Sahel sont confrontés à d'énormes défis qui de plus en plus les affaiblissent, a-t-elle martelé.

Elle rappelle que depuis les temps mémoriaux, l'absence de contrôle de cette zone a favorisé le passage des trafics de tout genre à savoir la fraude financière, le blanchiment d'argent, le trafic d'êtres humains, le terrorisme, etc. Cet état de fait pèse lourdement sur l'architecture sécuritaire africaine, a-t-elle souligné. Aïchatou Garba révèle que la corruption a été identifiée comme un facteur attisant cette situation des plus chaotiques.

​L'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) affirme que la corruption nuit aux capacités des États à lutter contre le terrorisme ; elle favorise le terrorisme et contribue à son financement. La tenue de cette table-ronde est donc d'une grande nécessité.

Pour le procureur de la République Youssouf Tom, la corruption ne concerne pas seulement les forces de défense et de sécurité. C'est un phénomène qui a atteint toute la couche sociale et cette table-ronde n'est que le commencement dans la lutte contre la corruption. "On peut arriver à éradiquer la corruption car cette dernière est aussi une oeuvre humaine et même si on n'arrive pas à y mettre fin, on peut quand-même la répliquer considérablement", indique-t-il.

"Est-ce que la corruption est venue d'en bas ou d'en haut ? Si elle est venue d'en haut que faire ?" ; à cette question, après moult débats, les participants recommandent les solutions suivantes : il faut mettre sur pied des organes indépendants spécialisés en matière de lutte contre la corruption ; une juridiction spéciale pour lutter contre la corruption qui va renforcer l'IGE actuelle ; et créer une Loi qui va considérer la corruption comme étant un crime et non un simple délit.

Et si la corruption est venue d'en bas que faire ? Les participants recommandant ceci : il faut revoir l'appareil sécuritaire en général car il est trop corrompu ; revoir le système éducatif ; lutter contre la pauvreté et le chômage en milieu jeune ; sensibiliser la population en général sur les méfaits de la corruption et impliquer les médias dans la lutte contre la corruption.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)