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Tchad : des techniciens de la cimenterie de Baoré inquiets d'une possible réduction d'effectifs


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 5 Janvier 2023


À l'arrêt depuis six mois, la cimenterie de Baoré est dans l'attente d'une pièce maîtresse commandée de l'étranger, en vue d'une relance de la production.


Pendant ce temps, une partie du personnel de la SONACIM dénonce, dans un document intitulé « lobbying pour la mise à terre de la SONACIM », des pratiques suscitant un « désespoir total » : convocation du personnel en vue d'un possible remplacement sélectif, suspension du directeur d'exploitation, collecte des noms des absentéistes, pointage physique, suspension du chef de département des ressources humains en congé et désignation d'un intérimaire, suppression de postes, techniciens taxés de vauriens, suspension de salaire de 15 employés et licenciement de 10 employés.

Selon le même document, « vu que la société est en difficulté, ils utilisent le terme chômage technique », en vue d'éventuels licenciements massifs. Sur 430 employés, seules 94 personnes pourraient être maintenues.

Harane Sougour Diro, technicien de la cimenterie, déplore que depuis la création de la SONACIM, « l'entreprise a été dévoyée par les caciques de l'administration ». Il déplore un « flicage » de la nouvelle équipe et affirme que des techniciens ont été qualifiés « d'envahisseurs recrutés par népotisme et qui ne savent pratiquement rien ». « Nous leur avons montré que nous avons bien notre place au sein de cette société », ajoute-t-il.

Le technicien estime que la suspension de plusieurs responsables « n'a aucun fondement ». Selon lui, la direction de la SONACIM justifie des absences sur la base des fiches de pointage, sans tenir compte des congés annuels et des cas sociaux. Joint au téléphone par Alwihda Info, le directeur général adjoint, Koye Ndaye Benoît, retrace la genèse du problème : « mon titulaire et moi avons pris service le 3 juin 2022, lorsque l'usine était à l'arrêt.

Les générateurs étaient en panne. Une commande a été faite en Égypte par nos prédécesseurs, jusque-là, ça n’a pas abouti ». Le directeur général adjoint dit ne pas avoir de détails sur la date d'arrivée de la commande d'Égypte.

Toutefois, des pièces maîtresses ont été commandées de Chine. Concernant le sort des employés, le directeur général adjoint Koye Ndaye Benoît s'explique : « il y a des employés qui ont un contrat à durée déterminée, donc comme l'usine ne produit pas, nous allons les mettre en chômage technique, puisqu'il n'y a pas d'argent pour payer les salaires de tout le monde ». « Ils seront rappelés dès la relance effective des activités », assure-t-il.

Générateurs en panne
Évoquant l'audit des diplômes du personnel, le directeur général adjoint affirme que l'État a dépêché une mission de l'ex-Inspection générale d'État (IGE). « Cette mission a duré longtemps, mais personne ne nous a donné de résultat jusqu'à présent », précise Koye Ndaye Benoît. Alwhida Info a joint au téléphone le directeur d'exploitation de la SONACIM, en même temps technicien de l'usine.

« Personne n'est renvoyé pour l'instant. L'entreprise n'a pas relancé ses activités. Nous avons juste besoin de mécaniciens pour réparer les générateurs en panne », explique-t-il. Et d'ajouter : « l'entreprise est dans une situation où elle ne peut pas garder tout le monde. Il y a des personnes qui ne sont pas nécessaires pour l'instant. Nous envisageons de mettre une partie du personnel en chômage technique. C'est ce que font toutes les entreprises du monde ».

« Ce groupe de techniciens peut dire et interpréter la situation comme il le veut, mais c'est la situation actuelle de l'usine », tranche un responsable de la SONACIM à Alwihda Info. Au nom des techniciens inquiets, Harane Sougour Diro souhaite que la direction générale se mette au travail, avec tous les employés pour le redressement de la SONACIM, sans « acharnement », « maltraitance », « ségrégation » et « division ».

Ce, afin de préserver le caractère social de l'entreprise, tel que l'affirmait le défunt président Idriss Deby. De son côté, la direction générale se montre rassurante sur une reprise à 100% dès l'arrivée du matériel.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)