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Tchad : guerre contre le trafic de stupéfiants, pourquoi le combat est si difficile ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 22 Novembre 2021


La guerre contre les lieux destinés à la vente de tramol et d’autres stupéfiants poursuit son chemin, tout en ignorant que les hommes en treillis sont aussi des clients potentiels de ces lieux.


Il va sans douter que les opérations dénommées "Harmattan" ont pour but de mettre la main sur les malfaiteurs et les vendeurs de stupéfiants et autres produits nuisibles à la jeunesse. Mais il faut noter que les hommes en tenu kaki fréquentent ces lieux jour et nuit pour se ravitailler.

Mandja Kolé, situé dans le 3e arrondissement au quartier Ridina, considéré comme le lieu de trafic à haute distribution de tramol et d'autres stupéfiants appelés communément béret-rouge, garde-boue, dougaga, est fréquenté par des jeunes venant de différents quartiers de la ville de N'Djamena pour acheter et revendre dans leur coin respectif tandis que d’autres consomment sur place.

« Nous avons du mal à vivre dans ce lieu que le gouvernement n’arrive pas à combattre. Beaucoup de nos enfants sont devenus des ‘’tramoliens’’ et d’autres sont morts trop jeunes à force de consommer excessivement ces produits », explique un habitant.

"Les démons", c’est les autres...

Certains citoyens se disent déçus de l'opération Harmattan : « Ils viennent arrêter tout le monde sans identifier les vrais bandits et quelque heures après, le marché se reconstitue. Pire encore, certains hauts gradés protègent ces vendeurs ».

Selon Mamouth, jeune habitant du carré 14 à Ridina, il est difficile de combattre le tramol « car il y a beaucoup de gens qui en prennent : les maçons, les manœuvres, les vendeurs ambulants, les chauffeurs de bus commercial, les clandoman, les fabricants de briques, ceux qui creusent les latrines, ils consomment pour travailler plus ».

L’Office des Nations unies contre la drogue (Unodc) s'inquiète du « mésusage du tramadol qui a créé une situation de dépendance qui pourrait devenir un problème de santé publique dans les années à venir », particulièrement dans le Sahel.

Le gouvernement ne doit pas multiplier des opérations vaines, couteuses et sans résultats mais réfléchir à utiliser ce lieu pour des biens publics et sensibiliser les jeunes qui sont dépendant de ces produits pour une prise de conscience. Tout en mettant de l’ordre chez les hommes en kaki qui ne sont pas du reste.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)