ANALYSE

Tchad : il faut dépolitiser le système éducatif


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 27 Septembre 2022


Bien que la politique soit définie comme l'art de gérer une cité, son implication dans l'éducation nationale détruit plutôt le système éducatif. Pour que le système éducatif retrouve ses lettres de noblesse au Tchad, il faut que la politique et l'éducation soient séparées.


Érigés en mode de gouvernance dans ce pays, le favoritisme, népotisme, le copinage et clanisme constituent un obstacle pour le système éducatif. En effet, ces maux affectent négativement le système éducatif qui bat de l'aile.

L'exemple palpable est, en ce moment de Dialogue national inclusif et souverain, la rentrée scolaire 2022-2023 censée avoir lieu le 1er octobre, qui risque de connaître un report. Quel retard ? D'ailleurs, cette date est encore hypothétique. Il faudrait que les conclusions de ce fameux Dialogue national inclusif répondent aux aspirations du peuple tchadien.

Pour l’enseignement supérieur, les cours devraient reprendre dans les différentes facultés universitaires de Ndjamena, le 15 septembre. Celle-ci est généralement reportée au 1er octobre. D'abord, au niveau de l'affectation des enseignants à leurs postes ; bon nombre de ceux-ci, par appartenance à la mouvance présidentielle et autres, refusent d’aller hors de Ndjamena.

Il y a également le cas des enseignants arabophones, comme cela a été dénoncé par un participant au Dialogue national inclusif. Ils préfèrent rester à N'Djamena à cause des petites activités politiques dans la capitale. Malgré les décisions du Premier ministre de la transition, interdisant les nominations du personnel de l'éducation à certaines postes de responsabilité, c'est un coup d'épée dans l'eau.

Par ailleurs, pour être nommé délégué de l'éducation, proviseur, censeur, inspecteur et autres, il faut nécessairement avoir la carte du parti au pouvoir, ou d'un parti allié du pouvoir. Voilà un mal qui ronge actuellement l’éducation.

Qu'en est-il des périodes électorales ?
À chaque approche d'une période électorale, les élèves et étudiants se retrouvent éparpillés et délaissés. Semblables aux brebis sans berger. Parce que les enseignants, figures emblématiques de telle et telle région, partent en campagne pour les frais de mission. Pendant ce temps, les élèves et étudiants sont laissés à leur triste sort.

Au retour de campagne, ce sont les élèves et étudiants qui subissent les accélérations des cours et les programmations en cascades des contrôles et examens pour rattraper les heures perdues. À la sortie, aucun étudiant n'est capable de rien. Aucune notion de ses cours à l'université, parce que tout était une course à la montre. Le Dialogue national est une bonne occasion pour certains participants de penser à cet aspect.

Le personnel de la santé et de l'éducation ne doit pas être nommé à des postes politiques. Car, cela entraîne un impact négatif dans ces ministères. Le gouvernement actuel, doit tout mettre en œuvre pour redonner le sens normal à notre système éducatif. Pour cela, il faut investir des sommes importantes dans ces ministères.

Et rien ne doit se faire par plaisanterie, ou complaisance. Il est nécessaire d’avoir un minimum de suivi de la part des autorités, et à tous les niveaux. Sans cela, le Tchad sera toujours sur place.

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