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Tchad : l'enrôlement des sinistrés d'inondations suscite des tensions à Koundoul


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 27 Octobre 2022



Dans le but d'identifier les personnes victimes d'inondations, le gouvernement, à travers le ministère de la Santé publique, a déployé des agents pour rendre facile les tâches aux ONG. Cette opération d'enregistrement bat de l'aile, pour couvrir l'ensemble des sinistrés qui affluent de partout.

Bon nombre se plaignent de n'avoir pas été enrôlés par ces agents. Ces agents recrutés, vêtus d'un gilet jaune clair, défilent entre les différentes tentes des sinistrés. Munis de fiches et stylos, ils n'ont pas un petit bureau. Ils se déplacent d'un lieu à un autre. Les enrôlements se font tantôt avec la carte d'identité nationale, tantôt la carte d'électeur et bien d'autres pièces.

Cependant, certaines personnes sont sorties de chez elles sans rien prendre à cause des inondations ; l'enregistrement se fait donc oralement.

« Nous prenons les noms des parents, l'ancien lieu de provenance, le nombre d’enfants, le niveau d'études des enfants, leur âge. Tout est noté sur cette fiche que vous voyez. Nous faisons le rapport chaque jour, à la fin de la journée, à la coordination. Certaines personnes ont été enrôlées à Toukra et Walia. Leur cas est facile à gérer. C'est à l'aide de leurs tickets que nous orientons », détaille un agent.

Pendant notre tour d'horizon, nous sommes interceptés par certains sinistrés nous confondant aux agents humanitaires distribuant des vivres. C'est à cause des gilets que nous portons. Peu importe l'explication envers ces derniers, ils ne l'entendent pas de cette oreille : « vous nous abandonnez, vous n’enregistrez que ceux qui parlent votre langue. Nous sommes là depuis deux jours et personne n'est venu dans notre zone pour nous enrôler », laissent entendre quelques femmes en colère.

Ayant pris attache avec les agents du ministère de la Santé publique, à l'œuvre en collaboration avec la mairie de Koundoul, voici ce que l'un d'eux explique : « nous sommes assis pendant des heures, entourés par des foules de personnes debout. On a, à peine le temps de souffler, lorsque les fiches finissent. C'est ce qui ralentit nos déplacements, bien que nous soyons nombreux ».

L'insuffisance de fiches d'enregistrement des sinistrés explique les difficultés d'enregistrement des sinistrés. Juste à côté, une équipe de deux agents vient de finir son travail journalier et se dépêche pour établir son rapport : « les fiches sont terminées. Il nous reste deux exemplaires pour ce grand nombre. Il nous faut établir le rapport journalier avant de rentrer, car il y a un couvre-feu », souffle un agent.

Devant cette situation, beaucoup de sinistrés trouvent infondées les explications. Ce sont des frustrations et déceptions qui se lisent sur les visages. Le ministère de la Santé publique doit revoir le nombre d'agents afin d'éviter les tensions. Déjà, cette population sinistrée est sous un choc psychologique et socio-économique. Et c'est un manque à gagner pour le pays.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)