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Tchad: l’ex-ministre de la Défense sort du coma et sème le pouvoir de N’Djamena


Alwihda Info | Par - Җ€BIЯ - - 17 Mars 2008


L’ex-ministre de la Défense tchadien, Mahamat Nour Abdelkérim, a réussi à tromper la vigilance des hommes mis à ses trousses par le pouvoir tchadien. Connaissant les habitudes de ses anciens collaborateurs, l’ancien ministre est sorti de l’ambassade de Libye lundi 10 mars en plein jour, pour enjamber le fleuve Chari à proximité de la Présidence et prendre le large.


L’ancien ministre tchadien de la Défense, Mahamat Nour Abdelkérim, a réussi à s’échapper de la capitale tchadienne en début de semaine dernière après avoir séjourné pendant cent (100) jours en réclusion dans l’ambassade de Libye à N’Djamena.

Rappel des faits

Le chef de file du Front Uni pour le Changement (FUC) a rallié le régime de N’Djamena après avoir signé un accord de paix avec Idriss Deby sous la médiation libyenne le 24 décembre 2006 à Tripoli. Aussitôt ledit accord signé, les deux hommes rentrent ensemble à N’Djamena et le chef de l’Etat tchadien élève le capitaine au grade de général de corps d’armée et le nomme ministre de la Défense.

Le baptême de feu ne va pas durer longtemps car le président tchadien nourrit au jour le jour une méfiance répulsive vis-à-vis de son ministre. Mi-septembre 2007, le ministre de la Défense a été empoisonné. Le 25 septembre, il a été évacué à Paris et a été sauvé in extremis. Après dix mois de cohabitation houleuse, Idriss Deby ordonne à son ministre de la Défense d’aller élire domicile à l’Est pour « combattre les rebellions » qui menacent dangereusement son régime. Mahamat Nour Abdelkérim émet des réserves et motive son refus d’aller au front en arguant qu’il lui est difficile d’aller combattre des rebelles qui ont signé « l’accord de paix du 25 octobre 2007 à Syrte.»

La tension monte d’un cran entre les deux hommes et Idriss Déby décide de désarmer manu militari les hommes de son ancien ennemi redevenu son allié de circonstance. Mi-novembre 2007, des échanges de tirs d’armes nourris eurent lieu entre les hommes du président et ceux de son ministre de la Défense qui opposent une fin de non recevoir au désarmement par la force. La rupture est désormais consommée. Le 30 novembre 2007, Mahamat Nour Abdelkérim trouve refuge au sein de l’ambassade de Libye à N’Djamena. Cette réclusion intempestive va avoir des répercussions sur son état de santé déjà fragilisé par l’empoisonnement dont il a été victime deux mois plus tôt.

Le 21 février 2008, faute de soins adéquats et suite à son immobilisme latent et à la sciatique invalidante qu’il a traînée tout au long de son confinement, le patient est tombé dans le coma pendant plusieurs heures avant de revenir à lui. Entre-temps, ses détracteurs ont quadrillé tout le secteur alentour et ses nombreux appels de détresse étaient perçus comme un stratagème pour sortir de l’ornière. Par conséquent, les nombreuses ONG qui se sont manifestées en vue de le consulter sur place ont été sommées de vider les lieux, parfois avec des menaces du genre « mercenaires ».

Le 10 mars, l’ex-ministre de la Défense a réussi à tromper la vigilance des hommes mis à ses trousses par le pouvoir tchadien. Connaissant les habitudes de ses anciens collaborateurs, l’ancien ministre est sorti de l’ambassade de Libye lundi 10 mars en plein jour, pour enjamber le fleuve Chari à proximité de la Présidence et prendre le large. Mahamat Nour Abdelkérim a dû louer les services d’un piroguier pour traverser le fleuve et se retrouver au Cameroun. Il a ensuite continué son périple dans la plus grande discrétion pour entamer un long voyage qui l’a conduit loin du Cameroun où il doit se faire admettre dans un hôpital afin de se faire examiner avant d’être soigné.

Kébir

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