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TCHAD

Tchad : l'interdiction d'achat de carburant en bidons et fûts impacte l'abreuvement du bétail


Alwihda Info | Par Abakar Adoum N'Gaye - 11 Mars 2023


Depuis plusieurs mois, il y a régulièrement des pénuries de carburant dans la capitale tchadienne N'Djamena et dans plusieurs autres localités du pays. La semaine dernière, la pénurie était la pire que N'Djamena ait connue depuis le début de la production de pétrole raffiné en 2011.


Un marché à bétail au Tchad. Illustration © Alwihda Info/archives
Un marché à bétail au Tchad. Illustration © Alwihda Info/archives
Le ministère en charge du pétrole et les autres institutions impliquées dans la chaîne de distribution du carburant n'ont pas fourni d'explications convaincantes pour justifier la pénurie artificielle. De plus, l'Autorité de régulation du secteur pétrolier (AVAL) du Tchad a pris une décision d'interdire l'achat de carburant en bidons et en fûts pour "contrer les surenchères souvent provoquées par les stations-services." Depuis, les forces de l'ordre fouillent tous les véhicules qui sortent de N'Djamena pour les autres localités pour confisquer le carburant transporté par les gens qui quittent la ville. Cette situation est la même dans les autres villes et villages.

Cependant, cette décision a considérablement affecté la vie quotidienne des citoyens de l'arrière-pays tchadien. Les petites villes, villages et fermes dépendent du carburant pour mener à bien certaines activités quotidiennes, telles que les activités économiques, les services de transport et les déplacements des personnes d'un lieu à un autre, qui sont devenus difficiles.

Le cas le plus critique concerne les moulins et les éleveurs dans les villages et les fermes qui ont du mal à faire fonctionner les moteurs pour tirer de l'eau et abreuver leur bétail ou moudre le céréale pour nourrir leur famille. "Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un sérieux problème. La pénurie de carburant nous empêche d'abreuver nos animaux, car les groupes électrogènes ne peuvent pas fonctionner faute de carburant", se plaint Alhadj Idriss, Pasteur dans la sous-préfecture de Tourba, province du Hajer-lamis. Il ajoute que non seulement l'abreuvement du bétail est affecté, mais même les moulins ont du mal à tourner pour moudre le maïs, le sorgho pour le repas quotidien.

"Comment l'État peut-il prendre une telle mesure d'interdire le transport du carburant sans penser à sa population qui se trouve dans les zones les plus reculées ? Cela ne va-t-il pas à l'encontre de la politique d'amélioration de nos conditions de vie qu'il prône jour et nuit ?", s'interroge Alhadj Moussa. Il souligne que "se déplacer d'un village à un autre est devenu impossible, surtout que les marchés hebdomadaires sont tellement affectés que les véhicules ne peuvent pas se déplacer faute de carburant, ce qui est très problématique".

Dans de telles situations, il est crucial que les autorités prennent des mesures pour minimiser l'impact sur la population et résoudre rapidement la crise. En particulier, elles doivent trouver une alternative urgente à la décision d'interdire l'achat de carburant en bidons et fûts, car cette mesure touche une grande partie de la population et des secteurs clés de la vie sociale. Il est important de mettre en place des mesures à la fois à court terme et à long terme pour faire face à cette crise.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)