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Tchad : la jeunesse "réclame des choses mais n'est pas présente totalement"


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 20 Août 2020



Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
La jeunesse tchadienne doit apporter sa contribution dans l'action mondiale à travers un engagement accentué. Trois panelistes se sont relayés samedi dernier au CEFOD, à N'Djamena, lors d'une conférence-débat pour débattre de ces enjeux et défis.

"Nous sommes connus au Tchad pour notre engagement au niveau politique, social et c'est une opportunité pour nous. Aujourd'hui en tant que jeunes, nous réclamons souvent la parole mais on doit traduire cette réclamation par des actes forts", estime Naïr Abakar, directeur général adjoint de l'ADETIC et membre du Conseil consultatif de la jeunesse de l'Union africaine.

Il explique qu'au niveau africain, l'engagement des jeunes reste encore timide. "Souvent, les discours politiques ne sont pas à la hauteur de nos attentes."

Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
"Nous réclamons des choses mais nous ne sommes pas présents totalement"

Citant les chiffres de 2016 de l'Union africaine sur l'engagement des citoyens dans 36 pays en Afrique, Naïr révèle que seulement 53% des jeunes ont un intérêt pour la chose publique ; 33% des jeunes africains ont participé à un meeting politique. "Juste 33%. Alors que ce sont des socles indispensables pour le développement". Et 54% des jeunes ont participé à une réunion de leur communauté pour résoudre un problème.

"Plus de 200 millions de jeunes sont présents en Afrique. Si vous faites vos calculs, 54% c'est très minime. Nous réclamons des choses mais nous ne sommes pas présents totalement", déplore Naïr Abakar.

"La société civile est la meilleure voie pour s'engager en Afrique"

Mettant l'accent sur la force de la société civile africaine, Naïr Abakar précise qu'elle peut "fédérer la jeunesse, lui donner un coup de pouce encourageant en lui inculquant les bonnes actions de gouvernance, en lui donnant l'opportunité de s'exprimer et se valoir."

"Les organisations de la société civile ont le pouvoir de permettre aux jeunes d'apprendre les bonnes notions de démocratie, de gouvernance, le pouvoir de développer le sens de responsabilité et surtout la confiance de la jeunesse en elle-même. Elles ont aussi le pouvoir de construire un modèle de jeunes intéressés par la chose publique et désireux de contribuer au développement. Nous devons prendre nos responsabilités en tant que leaders d'associations, leaders des jeunes car, par rapport aux chiffres, aux différents rapports qui ont été publiés, la société civile est la meilleure voie pour s'engager en Afrique", dit-il.

Naïr Abakar conclut en précisant que toutes les actions doivent être sous la coupe du panafricanisme pour prôner l'africain qui doit se développer par lui-même.

Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
"Tant de problèmes que nous connaissons en Afrique"

De l'avis d'Emmanuel Keryang, chargé de programme développement durable, point focal de la jeunesse au PNUD, "au Tchad, la jeunesse est majoritaire mais force est de constater que cette jeunesse est vraiment confrontée au problème, tant structurel que conjoncturel."

Il cite l'analphabétisme, l'exode rural, la question de la prostitution, le trafic des enfants, le chômage qui est plus accru, le mariage précoce, le viol des filles, etc. "Tant de problèmes que nous connaissons en Afrique."

D'après Emmanuel Keryang, le PNUD soutient la jeunesse à travers le gouvernement tchadien : "Nous essayons de faire de plus en plus pour permettre à la jeunesse d'accéder à ces opportunités de financement. Notre cible actuelle cette année c'est d'arriver à faire émerger 1000 jeunes."

Il lance un appel aux jeunes à travailler main dans la main pour tester et expérimenter les idées qu'ils ont dans des incubateurs.

Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
Conférence-débat sur l'engagement de la jeunesse tchadienne dans l'action mondiale, au CEFOD, à N'Djamena, le 15 août 2020. © Ben Kadabio/Alwihda Info
"Le jeune ne doit plus se considérer comme un éternel assisté"

Intervenant à son tour, Djeguedem M. Hilaire, conseiller des jeunes et d'animation, manager des activités physiques, du sport et des loisirs, enseignant permanent à l'INJS, indique que "le gouvernement a multiplié ses efforts" en faveur de la jeunesse, citant plusieurs réalisations. Il ajoute que les jeunes y ont contribué à travers leur participation effective.

"Les défis à relever sont nombreux", admet-il, plaidant en faveur de l'institutionnalisation du Conseil national consultatif de la jeunesse. Et ce, pour lui donner un cadre juridique et technique, susceptible de lui permettre de remplir normalement les missions qui sont les siennes. 

​Il évoque également le défi de la création d'une charte nationale de la jeunesse pour mieux orienter les différentes actions en faveur de la jeunesse. Enfin, il plaide pour une Agence nationale du volontariat.

"Le jeune ne doit plus se considérer comme un éternel assisté mais comme une partie intégrante de la société", observe Djeguedem M. Hilaire.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)