Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : le baccalauréat 2022 était-il trop facile ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 31 Juillet 2022


Les statistiques font envier ; le taux de réussite au baccalauréat a doublé en l’espace de six ans, de quoi surprendre, alors que le niveau des élèves est décrié de part et d’autre.


Tchad : le baccalauréat 2022 était-il trop facile ?
Pour le jury du baccalauréat, "l'examen a été un succès total". De 22,10% de réussite en 2016, nous sommes passés à 59,18% en 2022. Soit 6,5 fois plus de réussite qu'en Guinée (9%) pour un nombre de candidats quasi-équivalent.

L’examen de cette année porte déjà l’appellation de « baccalauréat CMT » chez les jeunes, au vu des résultats qui font douter plus d’un. "C'est la sorcellerie. Plus le niveau des élèves baisse, plus le taux de réussite augmente", ironise un internaute sur les réseaux sociaux.

Le taux de réussite au baccalauréat ne doit pas mettre les tchadiens sur une fausse piste : la crise éducative est réelle, marquée par une baisse de niveau perceptible tandis que le peu de perspectives pour la jeunesse gonfle les rangs des chômeurs.

"Chaque jour qui passe est une journée perdue pour l’éducation au Tchad"

La crise éducative s'invitera certainement au dialogue national inclusif. En prélude des assises, un débat sur le renforcement du système éducatif a eu lieu début juin dans l’amphithéâtre de la Faculté des Sciences Humaines, à l'initiative du CODNI, permettant d'évoquer les défis, contraintes et enjeux de l’éducation tchadienne.

Pour Mahamat Seïd Farah, chaque jour qui passe est une journée perdue pour l’éducation au Tchad. « Notre éducation est malade et nous avons beaucoup de médecins à son chevet. Est-ce que les médicaments prescrits ici et là, par ces différents médecins sont de bons médicaments ? ».

Il ajoute que le bilinguisme ne prospère pas l’éducation au Tchad, parce qu’il est politisé. « Il faut arrêter de le décréter pour ne pas frustrer ceux qui ont la vocation de l’enseignant », propose-t-il.

Pour Bamaye Mamadou, président national de parents d’élèves, « l’école est devenue un comptoir commercial et non pédagogique. Il y a des maîtres communautaires de la communauté et les maîtres communautaires de la rue, imposés par nous-mêmes. Comment l’école retrouvera-t-elle ses lettres de noblesse ? », s’insurge-t-il.

Marie Koumandial complète en disant que l’éducation a connu une meilleure progression par rapport aux années précédentes. Mais sauf que la contribution des parents d’élèves est supérieure à celle de l’Etat, et cela cause un problème.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)