ANALYSE

Tchad : lenteur judiciaire, une majorité des procès pour l’éternité


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 4 Janvier 2023



Il n'est pas question ici de se mettre aux côtés de ceux qui revendiquent la justice, mais plutôt de se soucier de la lenteur judiciaire.

Même s'il est difficile de parler d'une bonne justice au Tchad, l'idéal est que le procès respecte un délai raisonnable. Enfin, il faut situer la responsabilité des deux parties, malheureusement ce n'est pas le cas.

Au regard des procès qui durent des années, sans une conclusion judiciaire, à tel point où l'on s'interroge, combien sont les justiciables découragés, face à cette lenteur judiciaire ? Combien croupissent en prison à cause du retard de leur procès ?

Beaucoup de Tchadiens préfèrent se rendre justice, que d'attendre le dernier mot des maîtres de la loi qui tardent toujours. Et c'est normal de protester contre la durée des procès au Tchad. En mesurant le temps, de la naissance d’un évènement à la conclusion de la justice, il va sans doute dire que la justice est souvent absente au rendez-vous du bien-être de la société.

Pour beaucoup d’observateurs, les raisons qui justifient cette lenteur judiciaire sont : le manque des ressources humaines, notamment le nombreux insuffisant de juges, également les greffiers, la carence en matériel, l'insécurité des juges et les grèves répétitives des magistrats.

En bref, les conditions ne sont pas réunies pour que l'appareil judiciaire fasse son travail. Pourtant, la raison cruciale jamais évoquée est que l'appareil judiciaire est inféodée au service des plus forts et du pouvoir en place. Alors que l'un des côtés sombres de cette lenteur peine à s'améliorer, même si la lenteur judiciaire est condamnable, la solution n'est pas pour demain.

Ce que l'État doit comprendre est que cette lenteur judiciaire est aussi une source d'insécurité. Conséquence : certains conflits font couler du sang, en raison du fait que chaque partie fait la loi de Talion (œil pour œil, dent pour dent), pour se rendre justice, face à cette lenteur des procès, souvent non justifiée.

Le ministère de la Justice est interpellé à réformer ce système judiciaire surchargé. Sinon, la médiocrité de faire régner le droit au Tchad reste visible à jamais.

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