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TCHAD

Tchad : les décrets de nomination sévèrement critiqués au dialogue national


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 20 Septembre 2022


Les nominations aux postes de responsabilités sont décriées depuis des années au Tchad, sans réel changement. La problématique ressort avec plus d'intensité dans les débats au dialogue national. Ce que le président du Parti Réformiste, Yacine Abdraman Sakine, décrit comme l'injustice au plan administratif.


Le président du Conseil militaire de transition Mahamat Idriss Deby signe en moyenne 10 décrets par jour, selon un décompte. À peu près le même nombre que son défunt père. Mais pour la majorité des tchadiens, la plupart des nominations ne respectent aucuns principes.

Pour Alingué Etienne, "depuis des années dans notre pays, chaque fois qu'il y a des nominations à des fonctions administratives et militaires, une bonne partie des tchadiens estime qu'il n'y a pas de personnes compétentes dans sa région. Toutes ces nominations ne relèvent que de certaines régions".

"Aujourd'hui, tous les décrets et arrêtés qui sortent sont d'une seule couleur, que ce soit la région ou l'ethnie", renchérit Almahdi Oumar.

Pour sa part, Zara Ahmat Siddick affirme qu'il est "temps de changer de système". Pour elle, "nous avons la chance d'avoir un jeune président (...) mais il faut qu'il s'entoure de gens compétents (...) Fini la promotion des cancres, nous ne voulons plus la promotion des cancres".

"Il est temps qu'on arrête la promotion des cancres et qu'on mette des gens qui aiment leur pays et qui font leur travail comme il le faut", insiste la participante.

Le syndicaliste Brahim Ben Seid souligne que le problème tchadien est un problème de bonne gouvernance : "On ne peut pas dire qu'on est un pays démocratique avec une mauvaise gestion. Aujourd'hui, le Tchad souffre d'une mauvaise gestion. (...) Il faut l'Homme qu'il faut à la place qu'il faut. Comment pouvez-vous nommer un administrateur qui ne sait ni lire l'arabe ni le français. Il y a des gens comme ça qui sont là et qui ne font rien. Les gens sont en train de créer un problème Nord-Sud, on n'a pas un problème Nord-Sud".

Abakoura Mahamat Hissein fustige la nomination des cadres qui ne sont pas aptes à gérer les unités administratives : "on a vu des cadres qui ont prêté serment sur la Bible et le Saint Coran. On jure et le lendemain, on envoie un garagiste en qualité de sous-préfet. Est-ce qu'on n'a pas violé le Coran et la Bible ? On prête serment et le lendemain on envoie un policier en qualité de trésorier. Est-ce qu'on n'a pas violé la prestation de serment ? Messieurs les politiciens, il faut respecter la religion."

L'intervenant Mahamat Nour estime qu'il faut remplacer le mot "éviter" par "interdire" les nominations complaisantes aux postes de responsabilités, contrairement à ce qui est mentionné dans le rapport thématique sur les questions sociétales.

De son côté, Ali Ahmat Bremé suggère de considérer la connaissance des deux langues comme un atout dans les nominations aux postes.

L'intervenant Abakar déplore que les nominations "se résument seulement à deux provinces, comme si les tchadiens d'autres provinces n'ont pas le droit d'occuper ces fonctions". À ses yeux, face à l'interférence dans les nominations, dès lors qu'il s'agit des postes importants, elles doivent être décidées en conseil des ministres. "Que chaque ministre assume ses échecs".

Douksidi Robert fait une proposition pour régler le problème de népotisme dans les nominations : "vous nommez sur des bases de clanisme, communautaires. Il faut un comité d'authentification des nominations". Achta Adoum Betchi propose une enquête de moralité dans tous les sens, avant de nommer un membre du gouvernement.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)