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TCHAD

Tchad : "les femmes élues locales sont marginalisées partout où elles travaillent"


Alwihda Info | Par Mahamat Abderamane Ali Kitire - 6 Décembre 2020


Le Tchad compte 42 communes avec 947 élus locaux dont 133 femmes, ce qui représente 14% des femmes alors que 52% de la population tchadienne est féminine.


N'Djamena - L'ONG La voix de la femme a organisé samedi une conférence-débat sur le thème : "cas des femmes élues locales", à la Maison de la femme, dans le cadre de sa campagne de sensibilisation et d'information sur les 16 jours d'activisme contre les violences faite aux femmes.

Dans sa présentation, Mme. Fatimé Mahamat Saleh, chargée de la planification de l'ONG, explique que cette année, La voix de la femme a eu un soutien de l'Union européenne pour atteindre son objectif de lutter contre les violences faites aux femmes.

Justifiant le choix du thème, Fatimé Mahamat Saleh indique que "l'ONG La voix de la femme a pour mission principale l'autonomisation et la protection du droit de la femme contre toutes formes de violences faite aux femmes".

La paneliste Mariam Djimet Ibet, présidente du Réseau des femmes élues locales en Afrique, section du Tchad, affirme qu'il existe cinq formes des violences faites aux femmes à savoir : la violence physique faite aux femmes qui se manifeste par la surcharge au niveaux de leurs ménages ou dans le foyer ; la violence psychologique qui est une violence qui se manifeste dans le cadre de la discrimination sociale ; les violences conjugales constituent aussi une forme de violence dans le foyer ; les violences liées aux pratiques traditionnelles surtout l'excision des filles, le mariage précoce chez les jeunes filles et les tabous alimentaires ; les violences sexuelles qui sont les cas des viols, harcèlement sexuel et la prostitution forcée à l'égard des filles ; et les violences liées au Covid-19 avec le confinement.

Selon elle, les causes de la violence faite aux femmes sont beaucoup plus d'ordre traditionnelle, coutumière, éducative, économique, politique et liées à la pauvreté. Les conséquences sont aussi d'ordre sociale, physique, psychologique et voir même mentale chez les femmes et filles.

Évoquant le cas des violences faites aux femmes élues locales, Mariam Djimet Ibet précise que le Tchad compte 42 communes avec 947 élus locaux dont 133 femmes, ce qui représente 14% des femmes alors que 52% de la population tchadienne est féminine. Ce qui constitue aussi une forme de violence politique. "Les femmes élues locales sont marginalisées partout où elles travaillent", déplore Mariam Djimet Ibet.

Pour remédier à ces défis, des solutions sont envisageables à l'horizon 2030, estime la paneliste. Le gouvernement, à travers sa politique de parité, a mis sur pied la Loi n°22 qui a fixé un taux de participation féminine à 30% aux élections locales. Mariam Djimet Ibet plaide pour "le suivi dans la mise en oeuvre de cette Loi à travers les partis politiques et les associations de la société civile pour une participation active des femmes au gouvernement et à toutes formes de gestion administratives ou civiles, voir même militaires".

L'ONG La voix de la femme est une organisation à but non lucratif. Elle milite depuis trois ans contre les violences faites aux femmes.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)