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TCHAD

Tchad : les habitants de Ndjamena agacés par les blocus lors des évènements officiels


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 26 Juillet 2022



Depuis toujours, les évènements importants dans la capitale Ndjamena ont un impact négatif sur la population, et particulièrement sur les transports et les activités commerciales.

Le Tchad, un pays dont l'économie est basée majoritairement sur le secteur informel, a du mal à supporter les blocus engendrés par les imposants dispositifs sécuritaires. Pendant ce temps, la mairie centrale reste dans sa traditionnelle opération de déguerpir tous ceux qui entreprennent les petits commerces aux abords du goudron.

À titre d'exemple, le récent déplacement du président nigérien Mohamed Bazoum, qui a entrainé un déguerpissement du boulevard Maréchal Idriss Deby Itno. Des tables, des kiosques de la téléphonie mobile et autres, des mécaniciens, des artisans de tissage et bien d'autres activités, ont été interdits par la mairie centrale.

Les agents municipaux se sont déployés à motos et voitures, pour sillonner les rues et frapper les récalcitrants. Quelques victimes et citoyens interrogés sur la question livrent leurs impressions. « En tant que citoyen, je trouve que cette décision est antisociale puisque la population vit au jour le jour. L'économie repose à 80% sur le secteur informel. Alors, empêcher ceux qui entreprennent au bord du goudron, pendant trois jours, c'est faire du mal à la population. Il faut noter qu'il y a plusieurs bouches à nourrir derrière ces personnes », déplore Franklin.

Vendeur de crédit de téléphonie mobile, installé à l'avenue CEMAC, Bondé déverse sa colère : « la mairie vient d'emporter mon kiosque parce qu'un président vient pour une visite de travail et qu'il faut tout arrêter et maintenant. Le Tchad n'est-il pas un pays qui chante l'entrepreneuriat à longueur de journée ? Quand les gens entreprennent, la mairie vient emporter ou casser la logistique. Ce n'est pas normal, nous sommes aussi Tchadiens.

La fonction publique ne peut pas contenir tout le monde c'est certain, aussi, il faut laisser les gens se débrouiller. » Mahamat Alkali est également victime de l'action de la mairie : « Je traine ma moto depuis le rectorat en espérant avoir de l'essence avec les vendeuses à la sauvette, mais malheureusement, ces femmes ont été chassées par les agents de la mairie. Cette décision est à revoir selon moi. Parce que ces femmes rendent service aux usagers, surtout nous les motocyclistes ».

Cette décision doit être revue au sommet de l'État car la population doit vaquer à ses occupations quotidiennes, quelle que soit la taille du sommet ou de l'évènement dans la capitale. La vie des populations doit-elle nécessairement s'arrêter quand il y a une visite de travail ou un quelconque évènement ? À l'approche du dialogue national qui sera marqué par l'arrivée de nombreuses délégations, il y a fort à craindre que le scénario se répète, en l'absence de stratégies efficaces.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)