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Tchad : les inondations génèrent des activités pour les jeunes chômeurs de N'Djamena


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 1 Novembre 2022



Depuis le 8 octobre 2022, date à laquelle les eaux ont envahi la capitale tchadienne, bon nombre de jeunes, surtout dans le 9ème arrondissement, ont trouvé de l’emploi.

C'est à l'aide de pirogues dans les quartiers inondés qu'ils se font des sous. Ces bras valides remercient le ciel, bien que cela soit une désolation pour les autres. Ils utilisent des pirogues fabriquées avec des planches et de tôles en aluminium, leur permettant de flotter sur l'eau.

Ces jeunes, quelques fois diplômés sans emploi, sont désormais occupés avec ces activités de transport. Ils ciblent les coins stratégiques, là où s'accentue la circulation des personnes. Leurs cibles sont : les élèves et étudiants qui partent en cours, les fonctionnaires qui sortent pour le boulot, les commerçants et quelques femmes de ménage qui se rendent dans les différents marchés de la capitale pour des provisions.

Les prix varient autour de 250 FCFA, voire plus, pour rejoindre les voies bitumées. Pour évacuer les effets des particuliers, c'est à partir de 15 000 FCFA par chargement, dans les quartiers N'gueli et Djingagali, au Sud-Ouest du 9ème arrondissement de Ndjamena.

Dans l'un des axes stratégiques, au quartier Walia Madagascar, vers le grand lycée, des jeunes piroguiers racontent leur quotidien : « dès le matin, nous sommes avec les pirogues parce que les parents font la pêche. C'est à partir de là que nous avons été formés. Dans ce travail, les amis se moquent de nous. Aujourd'hui, avec les inondations, nous voyons beaucoup de ces amis qui se sont lancés aussi dans cette activité parce qu'il y a un peu d'argent ces derniers temps. Pour traverser, les élèves payent 100 FCFA, les autres 250 FCFA. Les motos, c'est de 1000 FCFA à 1500 FCFA selon les catégories. Nous commençons dès 6 heures et terminons à 17 heures. Au minimum, chacun peut trouver 10 000 FCFA en travaillant du matin au soir », nous explique six jeunes assis sur leurs pirogues.

Dans certains coins, quelques jeunes rencontrent des hostilités avec les chefs de certains carrés. Il faut leur verser de l'argent, soit à la fin de la journée, soit le matin. « Ici à N'gonba, nous payons 1000 FCFA par jour, sinon la pirogue est arrachée », explique un jeune. C'est la même situation au carré n° 37.

« Une personne âgée se fait collecteur. Il nous fait du chantage pour prendre 500 à 1000 FCFA par personne. Nous sommes fatigués de ce vieux », laisse un autre jeune garçon tout furieux. Bien que l'eau de crues a inondé des habitations, cela a donné de l'emploi à plusieurs personnes.

Des petits commerces comme la vente du yaourt, de beignets, de la patate douce, se sont développés aux alentours. Ces activités font non seulement de recettes à ces jeunes, mais certains chefs de carré sans vergogne, font leur loi. Le malheur des uns a fait le bonheur des autres.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)