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Tchad : les jeunes apprenants du livre Saint quémandent pour survivre


Alwihda Info | Par Ahmad Youssouf Ali - 28 Décembre 2022



Au Tchad, les jeunes « talibés » ou « mouhadjirines » des écoles coraniques quittent les villages pour les grandes villes, à pied parfois, avec pour destination finale N’Djamena. Objectif : apprendre le Saint Coran. Un prétexte bien avancé par les maîtres d'apprentissage pour convaincre les parents de leur confier leurs progénitures.
Sans se poser de questions, la plupart des parents acceptent la proposition des soi-disant éducateurs, « pour la bonne cause de Dieu ».

Ces dernières années, la presse locale en a largement fait écho, relatant avec préoccupation ce phénomène qui guette les petits talibés. L’inaction du gouvernement tchadien est également pointée du doigt.
« Nous quémandons, c'est parce que cela nous est imposé, nous n'avons pas le choix, nos parents sont loins de nous et c'est à nous de payer une sorte de rançon exigée chaque jour et par marché hebdomadaire », admet Choueb Idriss, un ancien talibé de Gama, une localité située à plus de 300 km de N'Djamena.

Choueb explique qu'au moment de la saison pluvieuse, les choses se compliquent : « nous n'avons pas le temps d'apprendre les cours, nous ne nous concentrons que sur les travaux champêtres sur un terrain de plus de 20 hectares appartenant à notre enseignant ».
L’ancien talibé va plus loin et dénonce une autre forme d’exploitation : « parfois, nous sommes loués à d’autres personnes pour labourer leurs champs. On exploite notre force physique »

Ces types d’exploitations que subissent les enfants talibés au profits de leurs maîtres éducateurs laissent des taches indélébiles et des souvenirs inoubliables. À force des tortures et exploitations, les jeunes talibés s’adaptent docilement au milieu accueillant. Très tôt le matin, ils se pavanent dans les différents marchés de la capitale, occupent les grands axes et restaurants pour quémander. Généralement en petits groupes, ils prennent d'assaut un lieu cérémonial (baptêmes, mariages, etc) dans l’espoir de repartir avec quelque chose.

Ces enfants n'ont-ils pas le droit d'être bien éduqués, encadrés et logés ? Ce phénomène échappe énormément au contrôle du gouvernement, du Conseil supérieur des affaires islamique (CSAI), des organisations des droits de l'Homme et des ONG qui militent pour la cause des enfants. Les parents ont une grande responsabilité dans l’accroissement de ce phénomène qui contribue à plomber l’Indice de développement humain. Quitte à sanctionner, les parents doivent être mis face à leurs responsabilités.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)