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Tchad : mort de 44 détenus de Boko Haram, les précisions du procureur


Alwihda Info | Par - 22 Avril 2020



Des gendarmes escortent un détenu au Tchad. Illustration. © Alwihda Info
Des gendarmes escortent un détenu au Tchad. Illustration. © Alwihda Info
Le mardi 14 avril dernier, 58 prisonniers, tous présumés membres de Boko Haram capturés au Lac par l'armée, sont acheminés à N'Djamena dans le cadre d'une enquête antiterroriste. Deux jours plus tard, 44 d'entre eux sont retrouvés morts dans un local servant de cellule.

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de N'Djamena a accordé mardi un entretien à Alwihda Info dans lequel il apporte des détails et dément des rumeurs de mauvais traitements.

"Nous avons cherché un local adéquat, sécurisé pour les garder afin de démarrer l'enquête judiciaire. C'est pour cette raison que de l'armée nous les avons reçus. Les démarches faites nous ont conduit à trouver ce grand local de la légion de gendarmerie pour les déposer", explique Youssouf Tom.

Le lendemain de leur incarcération à N'Djamena, mercredi matin, le procureur leur a rendu visite. "Je me suis déplacé en personne pour aller voir leurs conditions de détention. J'ai échangé avec eux, j'espère que ceux qui sont en vie peuvent témoigner. Au départ, j'ai d'abord commencé à m'exprimer avec eux en anglais parce que je pensais qu'étant membres de Boko Haram, c'est des gens qui ont quitté le Nigeria voisin et qui parlent l'anglais. Par la suite, quelques-uns m'ont fait savoir qu'eux ne parlent pas l'anglais, ne comprennent pas ce que je dis, mais parlent plutôt un dialecte de la localité du Lac Tchad et l'arabe tchadien. Nous avons conversé, et je me suis séparé d'eux pour aller rendre compte à ma hiérarchie", détaille le procureur.

La cellule antiterroriste devait commencer les investigations dès jeudi. "Mais malheureusement, ce même jeudi, arrivé au bureau le matin, on m'appelle au téléphone pour me signifier qu'il y a un drame dans les locaux de détention des 58 présumés membres de Boko Haram."

Sur 44 corps, seulement quatre ont été autopsiés. Le procureur justifie que la putréfaction a précipité l'enterrement des autres corps. "C'est vraiment abracadabrant. Nous étions tous estomaqués, tombés des nues", dit-il.

Il précise que "pour certains, les poumons sont carrément carbonisés". Les interrogations persistent sur la cause exacte de la mort de ces détenus. "Ça demeure encore dans le secret de Dieu (...) L'enquête pourra le déterminer. Je ne peux pas mettre la charrue devant les bœufs", estime le procureur.

Entretien à suivre.
Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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