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TCHAD

Tchad : pénible jeûne sous la canicule


Alwihda Info | Par Masrambaye Blaise - 7 Avril 2022



Le mercure oscille entre 42 et 46 degrés depuis le début du jeûne du Ramadan. En dépit de cette forte canicule, les musulmans tchadiens assument leur obligation religieuse, parfois au péril de leur vie. Il fait chaud à brûler les cierges ce midi à N'Djaména. Le vent, soufflant faiblement par moments, apporte une chaleur brûlante.

Sous un arbre rabougri au quartier Dembé II, Ali, le patriarche s'entoure de quelques notables. Même si tous sont pétris d’expérience, l’exténuement est visible : les yeux enfoncés dans les orbites, les lèvres sèches. « C'est tellement difficile mais nous ne sommes pas à notre premier carême. C'est un devoir religieux, nous devons l'assumer », tranchent-ils d'une voix presque éteinte.
Malgré un arrosage abondant des lieux, les jeûneurs se sont aspergés d'eau pour résister quelque peu à la chaleur suffocante. Sous le viaduc de Chagoua, les jeûneurs bénéficient d'un microclimat.

Policiers finissant de régler la circulation du matin, colporteurs éreintés, conducteurs de taxi, élèves, tous sont allongés de dos ou à plat ventren, sous l'échangeur où l'air est exceptionnellement frais. La plupart des jeûneurs sont tombés en léthargie. Le vacarme des automobiles ne les en réveille nullement.

D'autres, possédant encore un brin d'énergie, causent à voix basse, les yeux mi-clos ou s'efforcent de s'exercer à quelques tâches. Moussa, blanchisseur, range les vêtements en attendant que l'ardeur du soleil ne se calme pour rentrer chez lui. A la sortie des classes au Lycée Fontaine, à 200 mètres du viaduc, Youssouf et Oumar ne peuvent rentrer à Klemat à cause la chaleur torride.

Sur les berges du fleuve Chari, les centaines de jeûneurs venus patauger dans l'eau se sont hâtivement agglutinés sur le cadavre d'un adolescent extirpé des profondeurs du méchant fleuve. « Hier encore un enfant s'est noyé », raconte l'assistance qui se bouscule à identifier le gamin inerte.

Celui-ci en effet est venu comme plusieurs jeunes de sa tranche d'âge, se rafraîchir dans le fleuve. Subitement, il s'éloigne, emmené par le courant, ingurgitant avidement l'eau. Un adulte venu à son secours ne transporte sur les rives qu'un cadavre.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)