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ANALYSE

Tchad : peut-on parler d'industrialisation dans un pays sans culture industrielle ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 7 Décembre 2022



L'usine de ciment de Baoré. Illustration © Foka Mapagne_Alwihda Info
L'usine de ciment de Baoré. Illustration © Foka Mapagne_Alwihda Info
La question de l'industrialisation était le principal thème du sommet des chefs d'État africains à Niamey au Niger, du 20 au 25 novembre dernier.

Malheureusement, cette question de l'industrialisation n'est pas synonyme de potentialités des ressources naturelles, mais plutôt de ressources humaines qualifiées et des moyens pour en développer.

C'est en 2018 que le Tchad, à travers le ministère de l'Éducation nationale et de la Promotion civique, a décidé d'accroître le nombre de lycées scientifiques à 20, avec 300 enseignants formés dans le domaine. Dès lors, on ne peut pas aborder la question de l'industrialisation sans une formation technique et scientifique.

Cependant, le Tchad est loin de faire la promotion des lycées spécialisés dans le domaine industriel ; c'est l'un des éléments primordiaux dans le progrès industriel. Peut-on espérer un progrès industriel, du moment où l'université scientifique de Farcha et les autres lycées techniques et scientifiques manquent de formation de qualité ? Il faut s'interroger aussi sur la question d'accès à l'énergie au Tchad. Car on ne peut pas parler de l'industrialisation dans un pays sans électricité.

Même si le Tchad est déjà dans le concert des pays producteurs de pétrole depuis 2003, le taux d'accès à l'énergie est à 6,4%. Un paradoxe au vu de l'importance des ressources en énergies renouvelables. Voilà ce qui peut justifier les dix ans sans progrès industriel, selon le rapport de la Banque africaine de développement (BAD), relayé par Alwihda Info.

Le pire semble être le manque de volonté politique. Pour ce siècle présent, l'industrialisation est la clé d'une autosuffisance et une réponse au chômage. Pour ce faire, la question de la formation dans le domaine industriel, la question d'accès à l'énergie et aux infrastructures, doivent être une solution pour que le Tchad se hisse parmi les pays africains qui progressent dans le secteur industriel. Les ressources naturelles ne manquent pas.

Mais la question actuelle tourne autour de la main d'œuvre qualifiée et des moyens d'entreprendre, qui font défaut. Ainsi, le ministère en charge de l'Industrie et du Commerce est interpellé, afin de révéler le défi pour positionner le Tchad au rang des pays en progression, dans le domaine industriel.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)