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Tchad : prolifération des « cabarets » dans certaines communes de Ndjamena


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 8 Avril 2022



Tchad : prolifération des « cabarets » dans certaines communes de Ndjamena
Dans la capitale tchadienne, si l'eau et l'électricité sont rares dans certains quartiers, l'alcool traditionnel reste à la portée des jeunes. Les autorités sont-elles conscientes de cette jeunesse, pourtant pilier du développement, qui sombre dans l'alcool traditionnel ?

Et pourtant, aucune autorité n’interdit officiellement la consommation et la vente de l'alcool traditionnel, ce qui prouve une grande irresponsabilité de la part des responsables communaux. En effet, sur les 10 arrondissements de la ville de Ndjamena, le 7ème et le 9ème comptent plus de « cabarets » que les autres, et le seul quartier Chagoua (7ème), détient une quinzaine de ces lieux de ventre d’alcool. Au 7ème arrondissement, beaucoup des « cabarets » sont ouverts d’une manière anarchique.

Selon le maire de ladite commune, Abbas Mahamat Ateib, pour ouvrir un lieu d'alcool traditionnel, il faut déposer une demande et après étude du lieu, il faut 50 000 FCFA de frais d'ouverture, et 3000 FCFA chaque mois. Malheureusement, il ne maîtrise pas le nombre exact de ces lieux de vente de sa commune, mais il est conscient que l'alcool est un grand problème pour la santé des jeunes, et parfois les poussent à être violent.

Dans certains quartiers comme Walia, Amtoukoui, Habbena, Atrone Pari-Congo. Ardep-Djoumal, pour ne citer que ceux-là, à chaque coin de la route, l'on aperçoit un « cabaret ». Et tôt le matin, des jeunes filles et garçons prennent place, calebasse en main, et sans sous, ils peuvent siroter leur boisson préférée. Ce breuvage traditionnel est connu sous différentes appellations, bili-bili, kalle, argué, djallah, cochiette, kordé etc.

Selon Ahmat Haroun, étudiant en master au département d'économie arabe, à l'université de Ndjamena, la consommation de l'alcool traditionnel par les jeunes est un signe de pauvreté et de manque d'employabilité de ces derniers. Enseignant, Nodjilao pointe du doigt l'exode rural qui peut expliquer ce phénomène.

Ces jeunes qui ont quitté leurs villages, à la recherche de l'emploi, vivent au rythme du monde rural. Même si les gens avancent la cherté de la vie, la production et l'écoulement de l'alcool traditionnel ne rencontrent aucun problème, surtout les week-ends.

Car, dans les quartiers, samedi et dimanche, c’est la fête au village, ces lieux de boissons sont bondés des jeunes, et pour y trouver un passage devient difficile. Pour lutter efficacement contre ce fléau, cela nécessite un investissement des autorités communales, car c’est de l’avenir du pays qu’il s’agit, et cela dépend de la jeunesse d’aujourd’hui.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)