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Tchad : quand la précarité affecte les familles, tensions autour du budget alimentaire


Alwihda Info | Par Témandang Gontran - 12 Juin 2024



Beaucoup de femmes ont du mal à gérer l'argent destiné à la ration alimentaire au sein du foyer, ce qui crée souvent des disputes dans les familles. Elles sont souvent accusées par leurs époux et autres membres de la famille, d'être de mauvaises gestionnaires.

Ce débat, récurrent parmi les familles démunies, dont les hommes n'ont pas d'emploi bien rémunéré, reflète une réalité douloureuse. Les hommes, souvent contraints de se débrouiller pour satisfaire les besoins de la famille, voient parfois leurs efforts mal récompensés par une gestion jugée inefficace du peu qu'ils apportent.

Certains hommes, comme Gérard, maçon de son état, déplorent le comportement de leurs épouses. « Je suis un débrouillard, avec le peu que je gagne, ma femme n'arrive pas à bien gérer cela. Avec une somme de 30 000 francs, elle n'arrive pas à tenir pendant une semaine », se lamente-t-il.

Si certains pères de famille n'arrivent pas à bien rationner, ce n'est pas par choix, ajoute Alphonse. Beaucoup de personnes désœuvrées se retrouvent dans cette situation à cause de la précarité de la vie et du manque d'emploi.

Selon Denemadji, les hommes ne prennent pas en compte la réalité des prix des denrées alimentaires sur le marché. Ils se contentent de ce qu'ils donnent à leurs épouses, et s'attendent à ce que cela suffise, ce qui provoque souvent des disputes. Marcelline souligne que si les femmes n'arrivent pas à bien s'organiser, ce n'est pas de leur faute.

Il faut que les hommes accompagnent leurs épouses, ou se rendent eux-mêmes au marché pour s'informer des prix réels. Il est vrai que certaines femmes utilisent l'argent de la ration pour d'autres besoins, comme se faire tresser ou acheter des boissons, mais ce n'est pas le cas de toutes. Certaines comprennent que la gestion d'une famille n'est pas uniquement de la responsabilité de l'homme. Isabelle, par exemple, s'est lancée dans le commerce de mangues.

« Mon mari fait du gardiennage la nuit et va à l'école le jour. Avec mon petit commerce, j'achète les savons et contribue aussi pour la ration », confirme-t-elle. Pour elle, l'homme et la femme doivent s'asseoir ensemble et dialoguer pour trouver une solution à la gestion de leur foyer.

À N'Djamena, beaucoup de personnes se disent dépassées par la cherté de la vie et le manque de travail. Une visite dans les quartiers révèle la tristesse sur les visages de certains individus. Tandis que certains jouissent de bonheur, d'autres peinent à trouver un repas par jour.

Face à cette souffrance, le gouvernement de la 5ème République est interpellé pour régulariser le prix des produits de grande consommation, et créer des emplois afin de soulager les chômeurs. Ce qui contribuerait à apporter la paix au sein des familles, et de la société.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)