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ANALYSE

Tchad : réparation des conflits, Amdjarass fait mieux que Koumra


Alwihda Info | Par Masrambaye Blaise - 7 Janvier 2022


Amdjarass, tels le Mandoul, la Nya Pendé, Baro, regorge aussi de juristes patentés. Le sultan de Dar-Biliat vient, en accord les chefs de cantons de son ressort territorial, de publier une décision réglementant les conflits.


Le ministre de la justice Mahamat Ahmat Alhabo a entièrement raison. "Le BET n'est pas une zone de non-droit". Détrompez-vous impérativement si vous vous obstinez à penser le contraire. Le sultan de Dar-Biliat, un juriste, non des moindres, un Déby attention, vient de publier la décision historique réglementant les conflits dans sa circonscription.

Si la vie des "fichus" Mandoulais vaut un modique million, celle des ressortissants de Dar-Biliat vaut 100 têtes de chameaux, 10 ans d'emprisonnement ferme. Si les petits filous de la forêt de Koumra sont peu châtiés, à Amdjarass, ils encourent 5 bonnes années d'emprisonnement ferme et une amende dont le montant est le triple de la valeur de l'objet dérobé.

Ce n'est pas tout. Le voleur paye la Dia si lors de sa poursuite, il y a mort d'hommes. Sauf les violeurs de mineurs bénéficient d'une clémence de la décision. Ils écopent seulement de 2 ans d'emprisonnement s'ils ne portent pas le virus du sida. S'ils en portent malheureusement, ils payent l'inévitable Dia dont le montant n'est pas connu. Les hommes adultères encourent un an d'emprisonnement ferme et un une amende d'un million en plus de rembourser la dot.

Déni de justice

Au delà du caractère ridicule et obscurantiste de la décision, le sultan se substitue de façon ostentatoire au juge. La justice tchadienne, longtemps assujettie à l'exécutif, vient d'être définitivement enterrée dans le sultanat de Dar-Biliat, par extension dans le grand BET.

En attendant que Mahamat Kaka fasse déchirer publiquement cette déshonorante décision par les auteurs comme l'a fait Diamra Bétolngar, gouverneure déchue de la province du Mandoul, un impératif s'impose : rappeler aux chefs traditionnels qu'ils ne peuvent absolument pas se substituer aux magistrats. Au besoin, il faudra leur ravir certaines attributions car les stupidités des uns inspirent les autres.



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