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Tchad : solidarité familiale, les fonctionnaires peinent à joindre les deux bouts


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 7 Décembre 2022


Même si cela reste une culture, nourrir plusieurs bouches à la fois semble être une charge qui contribue à ruiner les fonctionnaires.


De coutume, celui qui a réussi financièrement, a plusieurs parents et amis, une triste réalité tchadienne. Il est l'ombre auprès de laquelle beaucoup de membres de la famille en situation financière difficile, trouvent refuge.

Cependant, la solidarité familiale se traduit par l'assistance aux cas de décès, aux mariages et biens d'autres besoins. Et le pire, le ménage d'un fonctionnaire tchadien prend compte de ses enfants, sa femme et des personnes extérieures du noyau familial. Tous, sous à la charge de ce dernier, répondant à leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux.

À l'heure de la crise financière et économique, beaucoup de fonctionnaires se lamentent de cette solidarité familiale qui est une pratique très ancienne, mais qui demeure encore aujourd'hui comme une obligation. Ainsi, celui qui financièrement n'assiste pas les parents est considéré comme un méchant.

C'est une des réalités que beaucoup de fonctionnaires vivent. Beaucoup de fonctionnaires sont en location, ce qui fait qu'à la fin du mois, la majorité réfléchit devant la banque, en faisant le calcul des rations alimentaires et des frais de location. Comme en témoigne Djasrabé Christophe : « à la fin du mois, c'est vraiment difficile, entre l'argent du loyer, la ration alimentaire, les besoins de ma femme, mes enfants et sans oublier les parents du village ».

Pour Bara Jacques, un enseignant à la retraite, « cette solidarité familiale reste une coutume par laquelle toute la famille lutte contre la pauvreté. Malheureusement, de nos jours, au vu de la situation, il est difficile de faire la différence entre un fonctionnaire et un débrouillard, donc la solidarité familiale devient difficile », explique-t-il.

Ce que Abdou Mahamat, diplômé en lettres modernes et entrepreneur, trouve anormal : « comment une personne peut croiser les bras en attendent de la nourriture et d’autres besoins de son frère qui travaille, au nom de la solidarité familiale ? », s'interroge-t-il. Au regard de la cherté de la vie, du transport, des frais de location, cette solidarité familiale doit être plutôt un encouragement à la jeunesse de se prendre en charge.

Comme le dit un proverbe chinois : « mieux vaut apprendre à pêcher, que de donner du poisson ». Même si cette solidarité familiale reste une culture, nourrir plusieurs bouches à la fois semble être une charge qui contribue à ruiner les fonctionnaires. Cette pratique sociale devrait se faire d'une autre manière. Car on ne peut pas satisfaire tout le monde. Le mieux est que chacun se jette dans la bataille de la survie.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)