Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : traversée du pont de Ngueli, un calvaire pour les personnes handicapées


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 23 Juillet 2021


Fermé depuis mars 2020 à cause de la propagation de la pandémie Covid-19, le pont de Ngueli a été réouvert en juin dernier. Les activités commerciales et économiques reprennent progressivement entre les deux villes N'Djamena-Kousseri, reliées par le pont sur le fleuve Logone.


Cette mesure, considérée comme une bouffée d'oxygène pour la population, permet aux gens d'exercer leurs petits commerces, surtout les personnes handicapées qui font les trafics des différents marchandises et de la boisson alcoolisée pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Mais depuis quatre jours, les autorités ont pris une décision envers cette couche vulnérable de la société face à la crainte de la menace terroriste et du trafic de drogue.

"Nous n'interdisons pas aux personnes handicapées de traverser mais que leurs engins soient garés de ce côté comme toute autre personne", insiste un policier.

Nous nous sommes rendus à Kousseri, là où ces derniers se sont réfugiés depuis quatre jours.  Le porte-parole des personnes handicapées, Ali Ossignbede Justin, dénonce une décision sadique. "C'est vraiment méchant, on nous empêche de traverser la frontière pour faire nos trafics de boissons alcoolisées, soit disant c'est Haram, mais cela est devenu halal pour les autorités tchadiennes car il y a des voitures des commissaires, colonels et généraux qui viennent charger plus de  150 casiers de bières tranquillement et personne ne touche", se plaint Ali Ossignbede Justin.

"Nous ne réclamons ni l'intégration ni les postes de ces autorités tchadiennes mais nous voulons qu'ils nous laissent circuler librement pour exercer nos commerces. Nous avons des enfants et des femmes à nourrir. Comment comprendre qu'on nous demande d'abandonner les tricycles et ramper pour aller à Kousseri", vocifère-t-il.

Plus de 350 personnes handicapées comptent se joindre au mouvement de colère, de l'autre côté de la frontière, à Kousseri, selon Ali Ossignbede Justin. "Nous préférons la mort que la honte".

Ces handicapés munis des couchages ont décidé de laisser le pays aux personnes valides. "Ce sont les personnes physiques qui deviennent des personnes handicapées, une société sans les personnes handicapées est une société morte".

Les personnes handicapées appellent l'opinion et les personnes de bonne volonté à agir pour leur venir en aide face à leur situation précaire.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)