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ANALYSE

A quand le retour d'Anicet Georges Dologuele à Bangui ?


Alwihda Info | Par Emmanuel PEOU - 31 Août 2013



A quand le retour d'Anicet Georges Dologuele à Bangui ?
Faire de la politique, c’est s’engager auprès de son peuple, être à l’écoute de son peuple, partager le vécu quotidien de son peuple. C’est ce qu’un certain nombre de nos leaders politiques ont compris, en étant continuellement au chevet du peuple Centrafricain opprimé depuis le 15 mars 2003. Or, force est de constater que, malgré la situation chaotique prévalant en Centrafrique, et caractérisée par les pillages, les viols, les vols, les extorsions de biens, les enlèvements, les exécutions sommaires, les traitements cruels, inhumains et dégradants et l’islamisation forcée, le premier candidat déclaré à la future élection présidentielle, Anicet Georges DOLOGUELE continue de se la couler douce sur les bords de la Seine et de la Marne, en région Parisienne.

L’opinion publique nationale et internationale se souvient bien que dès le 29 avril 2013 sur la chaîne Africa 24, seulement quatre semaines après la prise du pouvoir par la coalition SELEKA le 24 mars 2013, Monsieur Anicet Georges DOLOGUELE, a été le tout le premier à annoncer sa candidature à la future présidentielle devant marquer la fin de la Transition politique. Et d’ailleurs, à ce jour, il reste le seul et unique candidat déclaré, et ceci en violation flagrante de l’article 13 des Statuts de son Propre parti politique, Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), qui dispose : « Le Congrès de l’URCA est la plus haute instance du Parti. Il définit l’orientation politique, économique, sociale et culturelle ainsi que le cadre général de l’action du Parti. Il investit le candidat du Parti à l’élection Présidentielle ». Le moins que l’on puisse constater, c’est qu’Anicet Georges DOLOGUELE a mis la charrue avant les bœufs, puisqu’il a déclaré sa candidature avant même la création de son parti politique, mettant ainsi devant les faits accomplis, les éventuels adhérents à cette formation politique, créée de façon opportune et de surcroît à l’extérieur. Aux Centrafricains soucieux d’un meilleur avenir politique de leur pays, d’être bien vigilants pour ne pas se laisser avoir.

Retournera ou retournera pas ? A maintes reprises, Anicet Georges DOLOGUELE a annoncé de façon fracassante, son retour à Bangui. En juin 2013, il annonce son retour pour juillet. En juillet, au lieu de rentrer, il reporte son retour à la mi-août, et affirme par la même occasion sur RFI (Invité Afrique du 03 juillet 2013) que « l’avenir c’est d’arrêter la souffrance des populations ». En mi-août, il renvoie son retour à fin août. Fin août, DOLOGUELE n’est toujours pas rentré, ce qui démontre à suffisance son incapacité de joindre l’acte à la parole. De plus, dans son « exil confortable en France », comme l’a souligné le journaliste Christophe Boisbouvier (Cf. Invité Afrique du 03 juillet 2013), il poursuit sa sinistre campagne de dénigrement à l’égard des autres personnalités politiques, qui contrairement à lui, partagent le quotidien des Centrafricains et les dures réalités actuelles du terrain, attitude qui a d’ailleurs suscité les vives réactions du Ministre de la Communication, Christophe Gazam Betty, le 09 juillet 2013 sur les ondes de radio NDEKE LUKA. Rappelons que ce dernier a révélé un certain nombre de vérités concernant les nombreuses malversations financières de la part de M.DOLOGUELE, que ce soit au Ministère des Finances, à la Primature ou encore à la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Lorsque DOLOGUELE attribuait des marchés publics et des financements à certains opérateurs économiques et promoteurs de projets tant à Bangui que dans l’espace

CEMAC, il exigeait toujours une rétro commission de 10 %, ce qui lui a valu le sinistre surnom de « Monsieur 10% » attribué par ces mêmes opérateurs économiques qu’il plumait systématiquement. En raison de cette malhonnêteté, DOLOGUELE a été viré de la Primature par le Président Patassé de façon brutale, puisque l’intéressé avait appris son limogeage le dimanche 1er avril 2001 à 12h00 précises, comme tout le monde sur les antennes de la radio nationale. De même, à la BDEAC à Brazzaville, sur la base des preuves irréfutables des détournements, par lui, d’une dizaine de milliards, les six (6) Chefs d’Etat réunis de la CEMAC qui ne sont d’ailleurs ni bêtes ni fous, l’ont viré comme un malpropre, c’est à dire dix neuf (19) mois avant le terme de son mandat. A cause de sa malhonnêteté, la République Centrafricaine, a perdu la Présidence de la BDEAC, poste prestigieux qui lui revenait pourtant de droit depuis la création de cette institution communautaire. Ce qui est largement éloquent.

Rentré malgré lui à Bangui, DOLOGUELE, va s’hiberner politiquement, tandis que l’opposition démocratique se battait aux côtés de la population. Il observe un mutisme total. Cependant, il faisait partie des visiteurs nocturnes du Président BOZIZE, tentant même d’obtenir la Primature, mais BOZIZE le connaissant bien ne lui a pas donné satisfaction. En vrai as de la corruption, DOLOGUELE, tentera de soudoyer le même Président BOZIZE pour obtenir la Présidence de la CEMAC devenue vacante après le départ du Camerounais Antoine NTSIMI.

Peu avant l’entrée de la SELEKA dans la capitale, DOLOGUELE, s’est enfui de Bangui pour Paris. D’après lui et sur RFI le 03 juillet 2013, un projet de son assassinat était conçu par SELEKA. Comme le ridicule ne tue pas, voila DOLOGUELE qui, une fois à l’abri, sort opportunément de sa longue hibernation politique, déclare sa candidature et se pose subitement en unique opposant, dénigrant les vrais opposants qui se sont battus avec constance contre le régime de BOZIZE.

Au vu de tout ce qui a été développé précédemment, le Centrafricain lambda est finalement fondé à s’interroger sur le bien fondé de la démarche politique de DOLOGUELE alias « Monsieur 10 % ». Les quelques faits non exhaustifs exposés ici sont tellement éloquents pour conclure que le peuple Centrafricain n’a rien à attendre d’un tel personnage.

Retour ou pas retour d’Anicet Georges DOLOGUELE, cela ne changera rien au quotidien des Centrafricains.

Emmanuel PEOU



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